jeudi, mars 23, 2006

LES SYNDICATS AU SECOURS DE VILLEPIN

Dominique de Villepin a commis une erreur de manoeuvre. Il a cru pouvoir passer en force. C'était méconnaître la profondeur du "mal français", que le dernier scrutin présidentiel avait pourtant clairement révélé : Le Pen en finale ! Les 82% du second tour en faveur de Chirac ont dissimulé l'ampleur de la crise. N'oublions pas qu'en 1995 le candidat Chirac l'avait emporté sur Balladur au 1er tour, et sur Jospin au second, précisément en mettant l'accent sur "la fracture sociale"! En novembre 2005 éclatait l'intifada des banlieues, explosive, incendiaire, prête à redémarrer à tout moment. Je l'ai écrit dans mon dernier ouvrage : "Nous sommes menacés d'une guerre civile doublée d'une guerre de religion !". A la merci d'une allumette balancée dans une banlieue par un quidam désoeuvré. Le CPE a fait l'effet d'un révélateur, comparable à la bombe Le Pen en finale de la présidentielle ! Les jeunes sont descendus dans la rue pour dire NON au CPE comme ils avaient dit NON à Le Pen. "Nous ne voulons pas de cet avenir-là". Il y a dans cette (double) affaire une grande part de mystification. Le Pen n'était pas un "fasciste", le CPE n'est pas un "licenciement". Nous sommes en plein dans l'irrationnel. Et c'est pourquoi le dialogue est difficile, sinon impossible. Il faut donc que Dominique de Villepin remette les choses à plat, invite les leaders syndicaux pour discuter concrètement, point par point, du chômage des jeunes. Seul le concret peut venir à bout de l'irrationnel. La concertation - qui aurait dû précéder - doit avoir lieu sans plus tarder : un dérapage catastrophique nous menace ! L'opinion sera reconnaissante à Villepin et aux syndicats de nous avoir évité le pire.

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