mardi, avril 18, 2006

A propos de la "fureur" : réponse à Yves

Vos remarques sont fondées, et pertinentes. J'ajouterai, à propos, des scrutins "européens", que c'est la Bretagne, en votant massivement (+ de 60% !) pour le traité de Maastricht, qui l'a imposé à la France. Sans ce vote massif de la région la plus excentrée (avec la Corse) le NON sortait vainqueur des urnes. Pourquoi cette adhésion à l'Europe (qu'il faut cependant nuancer : ma région, celle de Lorient, a donné autant de NON que de OUI) ? Sans doute, parce qu'il subsiste en Bretagne un vieux réflexe anti-Paris (que les automobilistes vérifient auprès des gendarmes lorsque sur leur voiture figure le fameux "75" !), une nostalgie de l'Ancien Régime (avec son Parlement à Rennes), et parce que les "socialistes", sous l'influence de Jacques Delors (qui avait son club "témoins" à Lorient, où François Hollande officiait au mois d'août devant les "afficionados", quelque fois en présence du Grand Prêtre), et l'Eglise encourageant ses ouailles à "voter à gauche" pour ne pas être accusée d'être le "suppôt du capitalisme", tout cela a fait que les "Bretons" comptaient beaucoup sur l'Europe. (Ils ont même financé quasiment une Amabassade à Bruxelles !). Je ne crois pas, comme vous le dîtes, que ceux qui ont voté NON (comme moi) sont des "anti-tout". Au contraire, c'est une étonnante lucidité (et je m'en vante !) qui m'a conduit à rejeter cette fausse solution "européenne" : la mondialisation (qui est venue vite après la disparition de l'URSS et qui a tout balayé) nous oblige à être nous-mêmes, à créer, à inventer - comme sut le faire la France entre 1880 et disons 1930. La "construction européenne" se justifiait entre les deux blocs; nous avions le temps pour nous ! Aujourd'hui nous sommes face à une déferlante, et ladite construction ne tient plus ! La preuve nous en fut donnée par la Turquie ! On vit les tenants de cette "construction européenne" s'opposer à l'adhésion de la Turquie... alors que des millions de Turcs vivent en Allemagne (et en moins grand nombre chez nous). Ce qui explique la position de Jacques Chirac qui voulait à tout prix éviter une rupture entre la France et l'Allemagne sur un tel sujet : l'Islam ! L'irruption de cette religion (longtemps endormie) sur la scène mondiale a bouleversé la donne, et même remet en cause notre "sainte laïcité" modèle 1905. Voilà pourquoi j'ai toujours dit NON à cette "construction européenne" totalement dépassée ! Il est vrai que, par ma double origine (libano-bretonne), j'ai acquis, de naissance, si je puis dire, sur les bords du Blavet, une "conscience planétaire"...

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