lundi, mars 26, 2007

ADRESSE AUX 3 PRÉSIDENTIABLES DE FRANCE

A la veille de l’élection présidentielle en France, il me semble nécessaire de préciser les enjeux de ce siècle tels qu’ils semblent se dessiner quatre ans après l’intervention armée de Washington en Irak. J’ose espérer que Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et tous ceux qui se préoccupent du destin de notre pays liront cette Adresse avec intérêt et qu’ils s’en inspireront dans la conduite de leur action politique.

L’ORIENT EN GUERRE CONTRE L’OCCIDENT ?

Le monde se réalise enfin, tout le monde. L’Orient en se déversant en Occident au-delà de l’Euphrate au sud, et le Dniepr au nord achève sa route en revenant à sa source par-delà l’Amérique brutalement érigée face au Pacifique asiatique. Le face à face entre les deux Géants, les USA et la Chine, menace désormais le monde d’un conflit final qu’un universitaire américain, Samuel Huntington, appelle le « choc des civilisations ». Rien ne sépare les deux mastodontes que la force. Déjà le Japon avait, en éclaireur pourrait-on dire, dès le début du XXe siècle, défié les Etats-Unis. Depuis des siècles, le sort du monde se joue en Asie, et dans le Pacifique. Née de l’Orient, l’Europe, après l’Espagne et le Portugal, en a pris conscience en créant dans tous ses ports des Compagnies des Indes pour y développer son commerce, attirée sans doute par « l’appel des origines ». Dès le 13e siècle, le vénitien Marco Polo emprunta « la route de la soie » qui le conduisit jusqu’à Pékin. En 1492, le génois Christophe Colomb appareilla vers l’Inde et « découvrit » l’Amérique ! Un continent habité par des peuples venus d’Asie probablement par le détroit de Behring. Et somme toute, même s’il s’est trompé en les qualifiant d’Indiens, la vérité n’était peut-être pas si éloignée !

Le « Proche-Orient » entre l’Asie et l’Europe est devenu le berceau d’une civilisation qui s’est répandue vers l’Occident eurafricain, et contrairement au face à face Asie-Amérique, toutes deux séparées par le Pacifique, le mal-nommé, la région comprise entre le Nil et le Tigre a longuement mûri sous des influences diverses qui ont fini par s’imprégner les unes les autres, à l’instar des religions monothéistes dont on peut se demander ce qui les sépare, hormis une rivalité impérialiste, alimentée par des conflits d’intérêts (d’Etats… et de boutiques !).

Il s’ensuit que, malgré tout, une paix négociée entre l’Orient et l’Occident est possible, et n’est possible que là ! Sur l’autre versant – celui du Pacifique ! – rôde le souvenir… d’Hiroshima et de Nagasaki ! C’est pourquoi il nous faut tourner impérativement la page du colonialisme et de l’impérialisme qui furent l’apanage des puissances européennes. La décolonisation, entreprise dans les années 60, s’achève, tout au moins formellement, en Afrique et en Asie, mais elle perdure au Proche-Orient, et d’une manière générale, dans tout le monde arabo-musulman, plus précisément encore dans ce qui constitua l’Empire ottoman. Pourquoi ce retard là précisément ? Parce qu’il s’agit d’une voie de passage, de la fameuse « route des Indes » que l’Angleterre s’est efforcée de contrôler à son profit exclusif dès la fin du 18e siècle lorsque sa victoire sur la France, à l’issue de la guerre de Sept Ans, en 1763, lui assura son emprise sur l’Inde ! Si l’on met de côté le « problème » irlandais, c’est bien l’Inde qui préoccupa l’Angleterre tout au long du 19e siècle – de Bonaparte dans un esprit de « revanche » parti en Egypte, jusqu’à Guillaume II venu à Jérusalem en 1898, vivement intéressé lui aussi par cet Empire ottoman, passage obligé vers l’Asie ! J’ai montré dans un précédent texte « Le génocide des Juifs enfin expliqué » comment les deux Empires européens, celui de Londres et celui de Berlin, après leur prépondérance acquise au détriment de la France et de la Russie, se sont disputés l’appui des Juifs pour assurer leur domination « mondiale ».

LA FRANCE EST-ELLE RESPONSABLE DU GÉNOCIDE JUIF ?

Ici, il nous faut revenir sur le « génocide des Juifs ». Si la sincérité de Jacques Chirac ne semble pas faire de doute, il n’empêche qu’il a tout faux lorsqu’il veut faire croire que la France a « participé » à ces massacres ! Nous pouvons aisément le démontrer, et il le faut… si nous voulons retrouver un peu de sérénité.

De toute évidence, ce « grand règlement de comptes » a eu lieu en Europe de l’Est, et non en Europe de l’Ouest. Auschwitz se trouve en Pologne, et non en Bretagne ! Selon la fameuse formule d’Arthur Koestler, « juif » d’origine hongroise, c’est dans le yiddishland qu’existait à l’aube du XXe siècle la « plus grande concentration » de Juifs de tous les temps – (probablement des Khazars) ? Et c’est bien pour cette raison que les camps de concentration essaimèrent dans la région, entre la Mer du Nord et la Mer Noire, dans le sillage des pogroms, notamment celui de Kichinev en 1903, qui annonçaient, dès la fin du 19e siècle, le massacre généralisé du XXe siècle, consécutif à l’insurrection des nombreux peuples captifs dans l’Empire tsariste, entrevoyant enfin leur (proche) libération. Tout comme ceux d’ailleurs de l’Empire ottoman, dont la renaissance s’affirmait au même moment, dans le Croissant fertile et sur les rives du Nil. Ce qui saute aux yeux, c’est que ni les peuples de l’Europe occidentale, ni ceux du monde arabe n’y participèrent : nul camp de concentration, ni four crématoire de ce côté-là. Avec le temps, nous découvrons que les Juifs furent victimes dans l’Est européen d’une formidable confrontation qui a longtemps opposé les Slaves aux Germains, entre la Vistule et l’Oder. Pris en tenailles entre les deux mastodontes, dont l’un se délitait sous les revendications des peuples (l’empire tsariste), l’autre qui s’édifiait (l’Allemagne, nouvelle puissance en Europe), les communautés juives se mirent, elles aussi, à « délirer » en rêvant de libération. Leurs aspirations s’exprimèrent dans la projection d’un double impérialisme « idéologique » : le « marxisme » et le « sionisme », idéologies « sans terre », mais qui en exigeaient une pour se matérialiser. Pour elles, deux solutions s’offraient avantageusement, et toutes deux, avec le concours de cette Allemagne où vivait depuis des siècles une communauté juive, riche et prospère : une « autonomie administrative » à l’intérieur des pays libérés du joug russe, laquelle ne pouvait être garantie que par les deux Empires centraux, l’allemand et l’autrichien alliés et confortés dans leur ambition par leurs propres communautés juives « allemandes », ou l’émigration vers l’Ouest, via Berlin et Vienne, accélérée par l’attraction du « rêve américain ». Voilà pourquoi cette migration juive intéressa au plus haut point Bismarck d’abord (il encouragea le banquier bavarois Maurice de Hirsch qui se proposait de transférer ces candidats à l’émigration en Amérique du Sud) puis Guillaume II, qui, tournant le dos à la politique du Chancelier qu’il s’empressa de limoger à peine sur le trône, entreprit de doter l’Allemagne d’un Empire colonial, à l’instar des autres puissances européennes. C’est donc dans le sillage de cette nouvelle ambition en parfaite osmose avec celle de l’Allemagne, que des Juifs « allemands » conçurent le projet de construire un « Etat juif » entre le canal de Suez et la Mésopotamie, c’est-à-dire à l’orée de la « route des Indes », cette route qui était devenue « la voie impériale » de l’Empire britannique ! Ce projet, encouragé par l’Allemagne, mit le feu aux poudres. La compétition entre les grandes puissances européennes se mua rapidement en « préparatifs de guerre » car elle opposait des puissances avides de renforcer leurs positions en Asie : l’Angleterre, l’Allemagne, la France, la Hollande, la Russie avaient « dans la tête » après l’annexion de l’Inde, la Chine déjà envahie de toutes parts, contrainte de céder des territoires ou des « concessions », l’Indochine, l’Indonésie… l’Afrique ayant été « partagée » en 1884-85 (Conférence de Berlin) sous l’égide de Bismarck. Et les Etats-Unis, nouvelle puissance, en compétition avec le Japon pour la conquête du marché chinois, inaugurait à son tour, avec le premier Roosevelt, Theodor, la « politique de la canonnière » dans le Pacifique, et montrait déjà le bout de son nez au Proche-orient, où ce nez-là reniflait beaucoup de pétrole – bien avant la famille Bush ! Ce qui perdit l’Allemagne, on le sait (voir à ce sujet mon texte précédent déjà cité) c’est l’assurance de ses dirigeants et leur « confiance » dans la communauté juive qui vivait dans les multiples Etats allemands depuis des siècles, fière d’avoir enfin trouvé une patrie rayonnante, en pleine expansion économique, avec une diplomatie déjà dominante en Europe, et dont l’ascension « mondiale » semblait irrésistible. D’autant que ces Juifs de l’Est, eux-mêmes ashkénazes (allemands) étaient naturellement tournés vers l’Allemagne et l’Autriche, puissances voisines du yiddishland. Ce qui faisait, on s’en doute, « problème » à l’Angleterre ! Car ces Juifs « allemands » avaient un complément sefarade (espagnol) dispersé dans tout l’Empire ottoman, au Maghreb comme au Machreq, en Syrie comme en Egypte, ces terres convoitées, oh combien, par l’Empire britannique depuis l’achèvement de la construction du canal de Suez ! On connaît la suite de l’Histoire : l’Angleterre, avec l’aide de l’Amérique … et de Weizmann au nord et de Lawrence (d’Arabie !) au sud, parvint à les faire basculer de son côté en 1916, en semblant épouser leurs ambitions dans les deux Empires fragilisés, tsariste et ottoman !

DU CAPITAINE DREYFUS A L’AMIRAL HORTHY

Comment Jacques Chirac peut-il, dans ces conditions, attribuer à la France une part de responsabilité dans le « génocide des juifs » qui eut lieu… en Europe de l’Est, ces massacres ayant commencé dès le 19e siècle ? Serions-nous également responsables des « pogroms (mot d’origine russe), commis dans le yiddishland, après l’écrasement de la révolte polonaise en 1863-64 ? En Occident, les Juifs étaient parfaitement intégrés, ce qui explique d’ailleurs pourquoi ils s’opposèrent au projet sioniste (tant en Angleterre qu’en France). Les rares Juifs qui regardaient ce projet avec sympathie étaient bien entendu en Allemagne (et en Russie) puisqu’il s’avérait conforme aux ambitions de leur nouvelle patrie clairement affichées par la « weltpolitik » de Guillaume II… qui inquiétait tellement l’Angleterre ! Il permettait, en effet, de consolider les liens économiques et financiers entre l’Allemagne et les Etats-Unis d’Amérique, cette nouvelle puissance d’outre-atlantique où vivaient désormais des millions d’Allemands, juifs et non juifs, dont ces fameux banquiers germano-américains, qui parlaient allemand à New York ! En France, pays catholique par excellence, ce que l’on nommait antisémitisme depuis quelques années (à l’instigation d’un sociologue allemand) n’était rien d’autre qu’un anti-judaïsme d’inspiration religieuse. Cet antisémitisme (de salon et d’église) se renforça du fait de l’émigration de ces Juifs de l’Est vers l’Ouest, dont certains s’installaient en Europe occidentale, principalement en France et en Angleterre, où souvent on les assimilait à des « allemands » exécrés depuis la défaite de 1870 ! L’affaire Dreyfus s’est développée au sein d’une germanophobie enseignée jusque dans les écoles où l’on appelait les enfants à « y penser toujours sans en parler jamais » (à l’Alsace-Lorraine perdue en 1870), en leur distribuant un ouvrage dont le succès fut phénoménal « Le tour de la France par deux enfants », deux petits Alsaciens naturellement qui partaient à la découverte de la France, leur « cher pays ». L’antisémitisme fut chez nous d’abord un anti-germanisme, ce qui éclaire celui qui ravagea l’Allemagne au lendemain de sa défaite ressentie comme une humiliation en 1918.

En France, non seulement le maréchal Pétain n’était pas antisémite, mais Pierre Laval lui-même, qui fut l’avocat socialisant des syndicalistes avant la guerre, ne l’était pas. En 1940, c’est un intellectuel juif, Emmanuel Berl, qui rédigeait les discours du vieux Maréchal ! A qui fera-t-on croire que tous ces gens voulaient « exterminer » les Juifs en les expédiant dans des fours crématoires ? Même les Juifs ignoraient ce qui se passait à l’Est sous occupation allemande (ce qui explique pourquoi aucun d’eux ne songea à sauter d’un train les conduisant en Pologne, et sans doute beaucoup pensaient qu’on les ramenait « au pays » !). Raoul Hilberg, ce juif polonais naturalisé américain, qui a passé plus de vingt ans de sa vie à étudier le drame des Juifs a intitulé son livre – une véritable somme qui fait autorité – « le massacre des juifs européens » et non « solution finale », et il en conclut que ce massacre fut l’œuvre de plusieurs Etats et de plusieurs peuples. De « solution finale » il n’a trouvé aucune trace écrite et il souligne que le sort réservé aux Juifs dans les camps ne fut pas le même partout. Ici, ce fut terrifiant, là moins, les chefs de camp imposant leurs propres règles, précisément en l’absence d’un « mode d’emploi » identique pour tous les camps. Lorsque la situation se retourna, début 1943, on imagine mal comment l’Allemagne aux prises avec un monde en guerre contre elle, aurait pu programmer une extermination de plusieurs millions d’individus à l’insu de tous, alors que de nombreux Juifs occupaient de hautes fonctions gouvernementales, tant à Washington qu’à Moscou ? En réalité, ce sont les peuples de l’Est, et notamment les Polonais et les Baltes menacés d’annexion par la Russie soviétique depuis 1917, et dont les armées envahissaient leurs pays, sans oublier l’Ukraine qui avait proclamé son indépendance en 1917, qui firent preuve d’une véritable haine « revancharde » à l’encontre des Juifs qu’ils assimilaient aux « communistes », c’est-à-dire aux Russes. Le cas de la Hongrie est également éclairant. Jusqu’en 1944, le régent, l’Amiral Horthy, allié d’Hitler, protégea les Juifs (relativement nombreux dans ce petit pays de l’ex-Empire d’Autriche : près de 800.000). Lorsque, courant 1944, Hitler apprit que l’Amiral était en train de négocier secrètement avec les Alliés un renversement d’alliance (comme venaient de le faire leurs « cousins » Finlandais, auxquels nul n’a jamais reproché leur alliance avec l’Allemagne nazie contre l’URSS !) il envahit la Hongrie et déporta l’Amiral en Allemagne. Ici se situe un épisode fort mal connu encore de nos jours, je veux parler de l’affaire Wallenberg, du nom de ce diplomate-espion suédois qui tenta d’arracher à la mort ces 800.000 juifs hongrois promis à la déportation. Le N°2 du régime nazi, Himmler et son acolyte Eichmann, une fois à Budapest, engagèrent des pourparlers avec les dirigeants sionistes et le Joint américain installés à Genève et leurs proposèrent d’échanger un million de Juifs contre des dollars, des camions, du pétrole et du ravitaillement ! On sait que c’est Churchill qui ne voulait surtout pas voir ces Juifs arriver en Palestine qui fit capoter la négociation secrète… en la rendant publique dans la presse britannique et en prévenant Staline ! Dès leur arrivée, les Russes s'emparèrent de Wallenberg, rapidement transporté à Moscou où il fut proprement "liquidé". Bien des points demeurent obscurs, mais ce qui est sûr, c’est qu'une grande partie des juifs hongrois fut déportée à Auschwitz à la fin de la guerre, mais là encore on devine les sentiments des Hongrois, violemment anti-communistes – ils avaient gardé un souvenir épouvantable de la dictature sanglante du « communiste » Bela Kun (Juif lui-même) en 1919, qui avait duré six mois, renversée d’ailleurs par Horthy – à l’égard de ces juifs qu’ils imaginaient déjà collaborant avec le nouvel occupant soviétique, comme ils l’avaient fait en 17-18. Des sentiments qui s’exprimèrent « en toute liberté » dans les rues de Budapest lors de la « révolution » d’octobre 1956, lorsque les insurgés pendirent aux réverbères nombre d’apparatchiks souvent juifs. De même en Pologne, en Ukraine, en Biélorussie, dans les pays baltes les Juifs étaient considérés comme les serviteurs zélés de l’occupant russe. Et en Russie, par toute la population, comme les véritables promoteurs du putsch d’Octobre 1917, à l’origine d’un régime totalitaire barbare que d’aucuns voulurent aussitôt, notamment avec Trotski à la tête de son armée « rouge », exporter vers les pays voisins de la Russie… jusqu’en Allemagne !

JACQUES CHIRAC DÉCOUVRE LE MONDE JUIF…A L’HÔTEL DE VILLE !

Jacques Chirac a pris conscience du « génocide des Juifs », nous dit-il… à la Mairie de Paris, lorsqu’il a pris possession de l’Hôtel de Ville en 1977. C’est très significatif ! Jusque là, il n’en avait pas entendu parler. Il est vrai que, attiré par l’Asie, il avait fait de nombreux voyages au Japon et en Chine, dès le lendemain de la guerre. Et s’il y a bien un continent qui ignore tout des Juifs, c’est bien celui-là !(Il faut voir comment les Japonais se ruent sur les livres qui traitent du sujet !). Il y découvrit là-bas les combats de « sumo » dont il devint un fan, puis, au cours de ses voyages dans le Pacifique les « arts premiers » auxquels il finira par consacrer un Musée à Paris (quai Branly). Aurait-il découvert le « problème juif » en Corrèze lorsqu’il y mena sa première campagne électorale en 1967 qui en fit un député ? Soyons sérieux, dans ce département rural il a surtout appris à tâter le cul des vaches ! Alors avant ? Aux Etats-Unis lorsqu’il draguait les belles américaines ? A Sciences-po ? A l’ENA ? En Algérie où il rêva un temps d’Algérie française ? Ayant le même âge que lui, j’ai connu ces événements politiques, et les hommes qui les ont incarnés, notamment Mendès France en 1954-1955. Mais justement, PMF à Matignon n’a jamais évoqué le « génocide des Juifs », encore moins la Shoa ! Il était trop français, et trop radical-socialiste pour utiliser des expressions religieuses, et de son temps, la Shoa n’existait pas encore ! Depuis juin 1953, nous étions, dans le prolongement de l’exécution des Rosenberg aux Etats-Unis. Et là encore, nul n’évoqua le « génocide », surtout pas au PCF qui venait de perdre Staline, et l’on sait que Jacques Chirac, dans sa jeunesse, avait eu de la sympathie pour les « communistes » au point de signer l’Appel de Stockholm contre la bombe atomique ! Sa carrière politique débuta sous le règne de Pompidou, dont il est notoire qu’il avait « horreur des histoires de Résistance », ayant lui-même « oublié » de résister. Jacques Chirac lui-même était plus pompidolien que gaulliste. Il n’a d’ailleurs jamais appartenu au « cercle des gaullistes historiques ». En Mai 68, secrétaire d’Etat à l’emploi, il se décarcassa au cours des semaines « agitées » pour ouvrir des négociations « secrètes » avec la CGT dont le secrétaire général était Henri Krasucki. C’est là sans doute qu’il prit, comme moi, conscience du « phénomène » juif, notamment dans Paris, où quelques mois plus tôt, en juin 67 la guerre des « Six Jours » fit descendre dans la rue des milliers de Juifs venus de toute la région, que l’on retrouva en mai 68 criant dans le quartier latin « Nous sommes tous des Juifs allemands ! » et « Dix ans ça suffit ! ». C’est incontestable, les observateurs les plus avisés en conviennent, c’est bien en 1967(68) que se situe le « tournant » où se révéla à nous l’importance d’une « communauté » que les rapatriés d’Algérie avaient considérablement renforcée. Après le départ de de Gaulle, en 1969, et le bref intermède pompidolien, le duel Mitterrand-Giscard s’acheva de justesse en 1974 par la victoire du second. L’influence des notables juifs s’amplifia au cours des années 70 dans la vie politique du pays tout à fait naturellement, en raison de l’américanisation de la société de consommation, de plus en plus soumise aux images venues d’outre-atlantique (c’est en 1979 qu’Antenne 2 diffusa un feuilleton télévisé américain du nom d’Holocauste). Deux ans plus tôt, en 1977, Jacques Chirac avait remporté la première élection municipale à Paris, et de son poste d’observation, il va mesurer l’intensité du second duel opposant Giscard à Mitterrand dans lequel l’électorat juif, mobilisé à la suite de la reconnaissance du « fait palestinien » par Giscard au Sommet de Venise en 1979 et l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, l’année suivante, va se déchaîner contre le tandem au pouvoir. Le Premier Ministre, Raymond Barre se fait traiter d’antisémite avec un Giscard plombé par « l’affaire des diamants de Bokassa ». La victoire de Mitterrand en 1981 sera nette et sans bavure. Pour la première fois, dixit Henri Baluwsko, « nous avons sanctionné électoralement un Président de la République française en donnant des consignes de vote… ». Ainsi, Giscard n’a pas tort lorsqu’il pense qu’il a été victime de l’hostilité des Juifs à son égard. C’est bien dix ans après le départ du général de Gaulle, qu’une « vision » purement juive de la seconde guerre mondiale commença à s’imprimer dans nos « mémoires »… jusque dans les manuels d’histoire ! Nous sommes passés de La Bataille du Rail à Holocauste (bientôt suivi de Shoah !). Cela n’est pas sans nous rappeler le formidable bourrage de crâne, après 1870, avec le livre « Le tour de France par deux enfants » enseigné dans les écoles… jusqu’à la guerre de « revanche » de 1914 ! A la Mairie de Paris, Chirac, candidat à l’Elysée, prend note : « Mitterrand a mis les Juifs de son côté ». Ses mentors, Marie-France Garraud et Pierre Juillet, l’avaient installé à la tête de la capitale… pour préparer l’assaut « final ». Et maintenant il sait que le poids du « fragment » juif pèse lourd – comme aux Etats-Unis où Ronald Reagan est élu Président en 1980 avec le soutien spectaculaire du « lobby » pro-israélien, jusque là plutôt « démocrate ». Jacques Chirac ne va pas tarder à se convertir au « reaganisme » – mais François Mitterrand, à l’Elysée, se fera encore plus « reaganien » que lui ! Lors de la nouvelle élection présidentielle, en 1988, Jacques Chirac se montra si maladroit comme Premier Ministre durant la cohabitation inaugurée en 1986 (son ministre des Finances, Balladur s’empressa de supprimer « l’impôt sur la fortune » !) qu’il fit à peine 46% des voix contre Mitterrand (54%) réélu dans un fauteuil ! Pourtant, en 1983, aux élections municipales il avait réalisé le grand schelem à Paris, exploit qu’il rééditera en 1989, au lendemain de sa défaite aux présidentielles. C’est dans cette période qu’il fait le « forcing » dans la capitale et commet, ce que l’on appelle des « abus de gouvernance » qui vont lui valoir des poursuites judiciaires (emplois fictifs du RPR etc.). Et c’est dans cette période que le Maire de Paris va littéralement transformer en féodaux (et en Grands Electeurs) les représentants de la communauté juive, y compris les Loubavitch, une secte religieuse installée de fraîche date dans la capitale, en provenance de New York, et qui subventionne les colons en Palestine ! Serge Klarsfeld, Claude Lanzmann, Marek Halter, Simone Veil, Elie Wiesel et bien d’autres figures emblématiques de la « diaspora » deviendront des habitués de l’Hôtel de Ville, où ils ne feront pas tapisserie. Les Musées du Souvenir, les Monuments, les Fondations, les Associations, la Shoa, l’Holocauste, la « rafle du Vel’d’Hiv » (ah ! la rafle du Vel’d’Hiv !) vont obtenir « droit de cité » (c’est le cas de le dire !). A l’Elysée, François Mitterrand n’est pas en reste, lui qui doit faire « oublier » son passage prolongé à Vichy, et ses amitiés douteuses avec Bousquet ! Il installe donc Jacques Attali au Palais, dans un bureau proche du sien, et Laurent Fabius à Matignon en 1984. La boucle est bouclée. Cette double allégeance trouvera son apothéose en 1995 lorsque sonnera l’heure de la succession. Entre Balladur et Chirac, la lutte au couteau se termine à l’avantage du second, enfin récompensé par tant de dévouement… Au point que, dès son élection, il « reconnaîtra » officiellement comme Chef de l’Etat ( de quel droit ? peut-on se demander) la responsabilité historique… de l’Etat Français (celui de Vichy !) dans le « génocide » commis en Europe orientale… entre 1941 et 1945, à l’occasion de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne !!! De Gaulle a dû s’en retourner dans sa tombe. Et les historiens (les vrais) n’en sont pas encore revenus !

Il est probable que Jacques Chirac qui connaît mieux, répétons-le, l’histoire du Japon que la nôtre, a accompli ce geste, en toute bonne foi, convaincu de sa légitimité. Il serait sans doute surpris d’apprendre qu’il lui fut « naturellement » dicté par des contingences électorales liées à son ambition d’être un jour Président de la République. Une fois élu Maire de Paris, il dut s’efforcer de mettre tous les atouts de son côté, et comme on l’a vu, depuis 1979, l’influence juive ne pouvait plus être ignorée dans la capitale. Doté d’un Maire élu, et non plus désigné, Paris a recouvré le poids politique que le pouvoir central, après la Commune de Paris en 1871, avait tenu à lui retirer. En somme, Chirac a renoué avec Etienne Marcel, ce riche drapier élu Prévôt de Paris qui osa défier le Roi (Charles V) au 14e siècle – tant est puissant celui qui parvient à s’emparer de Paris ! Gageons que son successeur à la Mairie, Bertrand Delanoë, y puisera lui aussi une ambition présidentielle… lorsque viendra le moment de faire acte de candidature au parti socialiste pour 2012 !

LA FRANCE EST-ELLE « PRO-ARABE »?

Comment, dans ces conditions, expliquer cette sympathie (paradoxale) dont a fait preuve Jacques Chirac en faveur de la Palestine, et du monde arabe en général ? On a beaucoup invoqué la politique « pro-arabe » de la France, qui fut, nous dit-on, celle du général de Gaulle, que Jacques Chirac n’aurait fait que prolonger. Tout comme la traditionnelle politique jugée pro-arabe des fonctionnaires du Quai d’Orsay souvent dénoncés par les inconditionnels d’Israël qui n’en finissent pas de regretter la « bonne alliance » nouée sous la IVe République avec le gouvernement de Tel Aviv, illustrée, comment l’oublier !, par la « glorieuse » expédition de Suez en 1956 ! En vérité, la France a toujours entretenu une politique « pro-arabe » tout simplement en raison de sa présence en Afrique du Nord, et de ses amitiés ancestrales avec le Liban et l’Egypte. Ceux qui nient jusqu’à l’existence d’une soi-disant « politique arabe » de la France ne sont en fait que des pro-israéliens qui aimeraient bien que la France ne s’oppose plus à Washington… cet allié inconditionnel d’Israël, du moins jusqu’à Bush ! Le seul moment dans notre histoire récente où la France cessa d’être « pro-arabe » se situe précisément dans ce bref laps de temps – 1947-1957 – soit dix ans tout au plus, qui furent marqués par le vote à l’ONU en faveur de la création d’un Etat juif en Palestine, contre l’avis, il faut le souligner, de tous les connaisseurs du monde arabe, et particulièrement de nos Ambassadeurs ou représentants de l’autre côté de la Méditerranée qui mettaient la France en garde contre un tel vote imposé, rappelons-le, par les Etats-Unis et leur allié soviétique n’hésitant pas l’un et l’autre à recourir à un véritable chantage (privation du plan Marshall pour l’un, et menaces de grèves « insurrectionnelles » pour l’autre) jusqu’à cet enlisement en Algérie où la IVe République, incapable de décoloniser, a fini par sombrer. Faut-il ajouter que la France comptant désormais plusieurs millions de musulmans sur son territoire, ne peut plus partir en guerre contre l’islam ? Aucun gouvernement, à moins de vouloir plonger le pays dans une effroyable guerre civile, doublée d’une guerre de religions, n’est plus en mesure de l’envisager… Même un Philippe de Villiers, qui joue les matamores dans les médias, serait bien obligé d’en tenir compte, si par extraordinaire il était élu Président de la République ! Ainsi la France, tout comme l’Europe d’ailleurs, ne peut plus se permettre de faire la guerre. Et c’est une chance pour nous tous, pour nos enfants et petits-enfants… à condition de se mobiliser pour imposer la paix dans le monde !

C’est pourquoi j’ai souhaité, compte tenu de la gravité de la crise mondiale dont le centre se situe au Proche-Orient, et des penchants, semble-t-il, « atlantistes » de Nicolas Sarkozy, que Jacques Chirac sollicite un nouveau mandat afin de « mettre le paquet » en faveur d’une solution négociée en Palestine – avant que l’engrenage de la guerre ne devienne irrésistible. N’avait-il pas l’oreille des deux parties, celle des Juifs et celle des Arabes ? Il eut fait un bon arbitre entre deux camps résolument opposés. Pourra-t-il, dans sa retraite, initier une telle négociation, à la tête d’une Fondation par exemple ? L’expérience enseigne qu’il vaut mieux, pour parvenir à un résultat satisfaisant, être aux commandes d’un Etat … Jacques Chirac, sans doute fatigué et diminué physiquement, a préféré passer la main. Dominique de Villepin pourra-t-il s’impliquer, lui qui rêve de jouer un rôle à sa mesure sur la scène internationale ? Ou bien la France se dotera-t-elle, parmi les trois prétendants, d’un Président soucieux de mettre un terme à un conflit séculaire afin d’édifier autour de la Méditerranée un vaste ensemble géopolitique dispensateur de prospérité et de coexistence pacifique sur une planète en voie d’unification ? Guerre mondiale ou paix mondiale, tel est désormais l’enjeu de ce nouveau siècle.

LE LIBAN A-T-IL ENCORE UN AVENIR ?

Comme on le voit, le sort de la paix se joue dans cette région du monde qu’on appelle « Proche-Orient » et que l’on devrait rebaptiser « proche-banlieue » à juste titre, la banlieue de nos villes se trouvant branchée sur… l’autre rive par des télévisions qui n’ont de cesse de relayer les images d’un sud en proie au chaos et au désespoir. Rien ne sera construit tant que la paix ne sera pas solidement ancrée autour de la Mer. La France a encore les moyens d’agir, en entraînant avec elle tous ceux qui veulent la paix, et d’abord ces peuples qui sont ses voisins.

Comment parvenir à promouvoir ce que j’appelle la « Conférence du Siècle » ? Il s’agit, en effet, ni plus ni moins de reconstruire un « nouvel ordre mondial », celui de Yalta, en 1945, né après la « seconde » guerre mondiale ayant disparu à la suite de l’effondrement de l’un de ses piliers : l’URSS. En concentrant tous ses efforts vers la Méditerranée, la France, avec les autres peuples des « deux rives » peut y aider d’une manière décisive. C’est pourquoi le « choix » du tout-Europe qui a obnubilé nos dirigeants fut une grave erreur : ses « promoteurs » n’ont eu de cesse d’intégrer la France dans un « ensemble plus vaste » pour lui enlever toute autonomie d’action, dénoncée comme une survivance du « nationalisme ». Résultat : catastrophique en Afrique du Nord et au Proche-Orient où la France, disait François Bayrou lorsqu’il était ministre, « ne doit plus agir seule », catastrophique pour les francophones de l’outre-mer puisque, toujours selon le credo « centriste » la France doit « se diluer dans l’ensemble européen ». Telle était du moins l’ambition (sic) des « centristes » il y a quelques années. Or l’anglais, qui ne cesse de progresser en Europe, au détriment du français, nous coupe de l’ensemble francophone… au profit des Etats-Unis – cette super-puissance non-européenne, tournée, de surcroît, vers le Pacifique et l’Asie ! Il semble que Bayrou l’ait enfin compris, si l’on en juge par ses derniers discours de « candidat à la Présidence de la République ». Le gourou des « eurocrates », Jacques Delors lui-même parle maintenant de « coopération » autour de la Méditerranée ! La candidature de la Turquie à l’Europe est une aubaine : elle nous contraint, avec l’adhésion des pays de l’Est européen, à re-préciser le « projet européen ». Si l’on peut, en effet, discuter du « caractère européen » de la Turquie, sa place en Méditerranée est… incontestable ! C’est pourquoi ce que j’appelle un « Marché Commun Méditerranéen » résoudrait le problème de l’adhésion ou non de la Turquie : tous les pays riverains de la Méditerranée, sans exception, ont leur place dans le MCM ! Celui-ci, à coup sûr, nous tournerait vers le monde, en nous « sortant » de l’enfermement bruxellois. Est-ce à dire que l’Europe n’a plus sa raison d’être ? Non, bien sûr, mais l’intégration de type fédéraliste étant exclue – jamais les peuples de l’Est ne renonceront à une souveraineté chèrement acquise ou reconquise, sans parler de l’Angleterre que l’idée de fédération horrifie – une Confédération devient la seule perspective possible. Quant au Marché commun lui-même, il y trouverait son prolongement naturel en s’associant au MCM, et la construction politique, en se déportant vers le sud, se verrait obligée d’apporter une solution « juste et durable » au problème israélo-arabe, cet abcès qui envenime tous les rapports mondiaux et dont le pourrissement interdit l’établissement d’une véritable coexistence pacifique entre tous les peuples.

Où pourrait se tenir la Conférence du Siècle ? Eh bien, pourquoi pas au Liban, qu’il faut reconstruire et doter d’Institutions modernes ? La préparation et la tenue de la Conférence contraindraient déjà les Libanais à faire la paix entre eux. Tout le monde, au Liban, s’en réjouirait. Sur place, le problème « israélo-arabe » pourrait être abordé, en le re-situant dans sa perspective historique, à savoir qu’à Beyrouth, les puissances européennes qui dépouillèrent l’Empire ottoman en 1918, seraient tout à fait habilitées à reconnaître solennellement leur responsabilité fondamentale dans le cours des événements engendré par le Traité de San Remo (1920), parachevé, si l’on peut dire, au lendemain de la « seconde » guerre mondiale, par le Traité de Yalta (1945) conclu par les deux Super-Grands, lorsque les puissances européennes durent s’incliner devant plus fort qu’elles. Ayant supplanté les Européens, Russes et Américains alliés s’emparèrent de leurs Empires, avec le soutien des Juifs devenus hyper-influents, tant à Moscou qu’à Washington, ceux de l’Est et ceux de l’Ouest célébrant dans l’euphorie de la victoire la « grande amitié soviéto-américaine » vouée à dominer le monde (avec une « tête » juive en Israël), Staline ayant offert à Roosevelt la nouvelle Organisation Internationale (ONU) dont le Siège serait installé en permanence aux Etats-Unis, et non plus à Genève (SDN) comme elle l’avait été en 1920, au temps de la domination européenne. On sait que l’Angleterre, avec son génie qui lui est propre, généra une « guerre froide » qui brisa la Sainte-Alliance sans pouvoir conserver son Empire… Puisque l’URSS a disparu, puisque le monde ne fait plus qu’un, ne serait-il pas temps de transférer le Siège de cette Organisation internationale là où les peuples en ont le plus besoin, c’est-à-dire au Proche-Orient, et où tous les malheurs du monde pourront se faire entendre bien mieux qu’à Manhattan… où l’on ne perçoit plus que les bruits de la circulation new-yorkaise ? L’ONU rénovée et démocratisée, adaptée à notre temps, siégeant à Beyrouth, deviendrait le lieu où seraient abordés et réglés tous les grands problèmes de notre temps : lutte contre la faim dans le monde, défense de l’environnement, désarmement général absolument contrôlé etc.

LA CONFÉRENCE DU SIÈCLE

Pour impulser une œuvre de cette envergure, il nous faut obtenir l’adhésion du plus grand nombre, et bien des peuples nous l’accorderont si nous parvenons à résoudre les problèmes du Proche-Orient, là même où les grandes puissances exhibent leur impuissance ! A notre avis, une solution « juste et durable » exige que nous prenions également en compte, outre le fait israélo-palestinien, les revendications de peuples qui furent victimes, avec le peuple arabe, du colonialisme, et je pense notamment aux Kurdes d’une part, et aux Kabyles d’autre part. En 1918, des promesses furent faites aux premiers, qui ne furent pas tenues, et l’on comprend bien pourquoi les Kurdes attendaient beaucoup de l’intervention américaine en Irak. Encore une fois, leurs espérances seront déçues, Washington se souciant de leur sort comme d’une guigne. Quant aux Berbères d’Afrique du Nord, tantôt utilisés par le colonialisme français, tantôt « niés » au profit de l’élément arabe, ils revendiquent, en vain jusqu'à présent, une reconnaissance officielle à tout le moins de leur culture et de leur langue. La Conférence du Siècle ne peut se permettre de les écarter de la négociation si nous voulons que celle-ci accouche d’un Nouveau Monde où chaque peuple, petit, grand ou moyen, trouvera sa place.

Pour se limiter au Liban, il va de soi que le « pacte national » de 1943 doit être actualisé, en fonction de l’évolution démographique qui a accru l’élément musulman, chiite notamment. Toutes les parties constituant l’ensemble libanais doivent intégrer dans leur avenir le possible transfert du Siège de l’ONU à Beyrouth ! Il leur faut donc inventer une « coexistence pacifique » en même temps qu’une modernisation du pays. Cette perspective alléchante devrait favoriser l’accomplissement d’un compromis historique. De même cela suppose que le Liban participe activement à l’élaboration d’une solution en Israël-Palestine. Ici, deux Etats sont envisageables, dans le cadre d’une Confédération, pourquoi pas ?, conduisant peu à peu vers un seul Etat démocratique. Là encore, il faut intégrer dans la recherche d’une solution « juste et durable » la fondation d’un vaste Marché Commun Méditerranéen accueillant tous les Etats riverains, sans exception, Turquie comprise, comme je l’ai dit, en liaison avec le Marché Commun Européen.

VERS DES ETATS-UNIS FRANCOPHONES

Un troisième élément est appelé à jouer un rôle considérable, je veux parler des Etats-Unis francophones que la mondialisation rend possible d’édifier. Au Canada et en Belgique les francophones sont actifs et en recherche d’avenir. De même les DOM-TOM, sans oublier la Corse, toujours insatisfaite. Pourquoi ne pas leur confier le soin de nous concocter une Constitution à vocation planétaire, en vue de rassembler les Etats et tous les citoyens francophones dispersés à travers le monde dans ce que j’appelle les Nouveaux Etats-Unis Francophones, ce qui fait NEUF, neuf Etats (peut-être plus !) pouvant en effet devenir des Etats fondateurs (aux Etats-Unis il y en eut treize). Cet ensemble francophone donnerait ainsi naissance à la première citoyenneté mondiale, une sorte de double citoyenneté, chaque citoyen conservant la sienne propre à l’intérieur de son Etat, en plus de la citoyenneté commune. Puisqu’il nous faut prendre toute notre place dans le XXIe siècle, il importe de donner satisfaction à tous ces « petits » peuples qui ont soif de reconnaissance. Ainsi les Basques, actuellement séparés entre la France et l’Espagne, pourraient-ils se réunifier au sein de cette grande Confédération démocratique, d’une grande souplesse institutionnelle. Un troisième « Marché Commun » verrait le jour, le Marché Commun Francophone qui viendrait naturellement s’ajouter aux deux autres ! Le tout constituant alors un vaste Marché capable de concurrencer et de résister aux pressions venant de l’extérieur.

Dans les banlieues des grandes villes en France sont concentrés nombre de jeunes d’origine maghrébine, africaine, asiatique, antillaise etc. C’est une chance pour la France, et la francophonie ! A condition, évidemment, de leur apporter une perspective exaltante ! Non seulement, ils peuvent concevoir avec faveur des Etats-Unis Francophones où ils retrouveront leur patrie d’origine, mais ils ouvrent, par leur présence chez nous, la France aux autres, à tous les autres. Nous sommes en train de découvrir que le département de la Seine-Saint-Denis (le fameux neuf-trois !), en région parisienne, constitue un formidable réservoir de jeunes, avides d’avenir ! A Saint-Denis se trouvent le Stade de France, le Salon du Bourget (consacré à l’aviation) et une Université. Je propose 1) qu’un grand club, le Cercle Olympique Physique (le COP !) soit créé à l’intention des jeunes d’origine immigrée (et des autres !), avec journal (pourquoi pas « Salut les copains » !), radio, télévision, site internet, chaîne de magasins, agence de voyages, compagnie aérienne à bas coût, dont les équipes phares, notamment de football, seraient incorporées en 1ère division dès la saison prochaine. Une telle équipe de foot, résidant au Stade de France, deviendrait vite l’équipe de tous les jeunes de la région parisienne, et sans doute au-delà ! Le COP serait une vaste entreprise dispensatrice d’emplois pour les jeunes dans les domaines sportifs, culturels, touristiques etc. 2) Au COP serait associée l’Université de Saint-Denis qui deviendrait l’Université des francophones, enseignant le français ainsi que les autres langues « minoritaires ». Disposant d’un site internet, elle serait spécialisée dans l’étude de la colonisation, de la « traite des Noirs » et des civilisations non-européennes, amérindiennes etc. 3)Une Cité internationale francophone, sur le modèle de l’Exposition Universelle, serait bâtie sur le site du Bourget. Dénommée « Cité Jules Verne », elle serait tournée à la fois vers le passé et le futur. Chaque pays francophone y construirait son propre pavillon, où il exposerait ses produits et ferait découvrir sa propre histoire. Avec bien entendu une vaste librairie, un studios d’enregistrements, une salle de concert, cinémas, théâtre, défilés de modes, restaurants offrant toutes les spécialités culinaires du monde francophone, recherches généalogiques etc. Aisément démontable, la Cité se ferait itinérante, et pourrait s’installer partout dans le monde, à la demande d’un pays, ou d’une ville-région touristique, à l’occasion des Fêtes Nationales, des grandes manifestations culturelles, sportives (JO, championnats du monde etc.). Si le pays hôte souhaite conserver la Cité, celle-ci serait construite en coopération avec le pays d’accueil. Le monde se couvrirait ainsi d’une constellation de cités « Jules Verne » toutes reliées les unes aux autres par les moyens modernes de la communication. Pour tous les pays du monde francophone, cette exposition permanente d’une Cité-vitrine ludique (les enfants ne seraient pas oubliés !) décuplerait l’export des produits francophones et le tourisme, en proposant, entre autres, un « tour du monde francophone » qui inciterait chaque pays à mettre en valeur ses potentialités touristiques.

QUEL PRÉSIDENT ?

Il me semble que de tels projets, ambitieux on en conviendra, devraient intéresser le prochain président de la République. Leur réalisation susciterait, à n’en pas douter, de l’enthousiasme parmi les jeunes et mobiliserait toutes les forces vives du pays : éditeurs, architectes, universitaires de toutes disciplines, historiens…bref, l’élite des pays francophones s’y adonnerait, j’en suis sûr, avec passion. Ainsi se construirait, à travers cet engagement collectif, un nouveau monde, doté d’une citoyenneté francophone commune, adapté au premier siècle planétaire de l’humanité. Je donnerai ma voix, et apporterai mon soutien à celui, ou celle, qui acceptera de les inscrire dans son « programme pour la France ».

Gabriel Enkiri, ex-candidat au 1er tour de la Présidentielle

Paris, le 26 mars 2007

mercredi, mars 21, 2007

SÉGOLÈNE ROYAL A COMMIS UNE FAUTE !

En annonçant qu'elle va mettre en chantier la VIe République, Ségolène a commis une faute grave. Sans doute a-t-elle voulu contrer Bayrou qui, lui, en s'en prenant au système a vu gonfler les sondages en sa faveur. Mais la "prospérité" électorale du "centriste" a pour origine, on l'a dit, un double rejet de candidatures, celles de Ségo et de Sarko, et non un rejet de la Ve République dont la clef de voute est précisément l'élection du président de la République au suffrage universel qui plait tant aux Français comme l'atteste l'actuel engouement pour le scrutin présidentiel. Ainsi a-t-elle réveillé les frayeurs chez les électeurs d'un retour possible à la IVe qu'ils avaient enterrée sans regret en 1958 ! J'étais de ceux-là, et l'on me répondra que nous sommes des électeurs âgés ! Certes, mais nombreux ils sont ! Et, entre nous, on n'entend pas les gens se plaindre des Institutions : ils se plaignent du chômage, de la hausse du coût de la vie, de la cherté des loyers, de l'insécurité, de l'immigration illégale, de la difficulté de se loger etc. Cette soudaine passion pour la VIe République va apparaître comme une diversion, ou comme un cadeau fait aux chefs de partis qui ne demandent qu'à retrouver tout leur pouvoir au sein d'une Assemblée parlementaire. Y a-t-elle pensé Ségolène ? Elue, elle sera déjà contestée par les mecs tout-puissants à Matignon. En réduisant son pouvoir à peu de chose, elle sera vite transformée en potiche. La Ve nous a apporté un exécutif stable en mesure de gouverner. Ce qui fait problème, ça n'est pas la stabilité, mais l'impuissance des politiques ! Bayrou, lui, avec sa coalition attrape-tout qu'il préconise, incarne vraiment la politichiennerie de la IVe : il faut lui laisser ce label qui le plombera dans les derniers jours de la campagne, lorsque les électeurs auront bien réfléchi. Ségolène a apporté de l'eau au moulin de Nicolas Sarkozy ! Et Chirac, en appelant à voter pour le candidat de l'UMP, lui donne un sérieux coup de main dans son rôle de "défenseur de la Ve République" !

dimanche, mars 18, 2007

L'ULTIME ENGAGEMENT DES 3 "PRÉSIDENTS"

Si nous laissons de côté Le Pen qui incarne désormais seul une époque révolue, trois candidats peuvent être élus à la présidence de la République. Il leur reste à convaincre une majorité d'électeurs encore indécis. Pour ma part, j'attends trois garanties (une par candidat !) et j'ai le sentiment que beaucoup sont comme moi dans l'expectative. Concernant Ségolène, elle doit nous "garantir" qu'elle enterrera les éléphants, c'est-à-dire qu'elle rendra possible et nécessaire l'aggiornamento du vieux parti socialiste, une "mise à jour" qu'il aurait dû accomplir depuis belle lurette. Concernant Nicolas, il doit prendre l'engagement solennel qu'il... n'engagera pas la France dans une guerre au Proche-Orient. Compte tenu de ses affinités israélo-américaines, c'est ce qu'on attend de lui. L'Europe n'a plus les moyens de faire la guerre, et elle doit, c'est son intérêt, s'investir dans une mission pacifique, privilégier par conséquent la négociation. En somme poursuivre dans le domaine international la politique de Chirac-Villepin. Quant à François, il lui faut prendre l'engagement solennel de maintenir l'élection du Président de la République au suffrage universel, c'est-à-dire nous épargner le retour au régime parlementaire de la IVe République. Sauront-ils tous les trois, dans la dernière ligne droite, nous apporter ces "garanties" ? Elles conditionnent, me semble-t-il, leur victoire en mai prochain.

jeudi, mars 15, 2007

BAYROU N'EST PLUS "CENTRISTE" !

Lorsqu'on sait que le "centrisme" est une survivance de la "démocratie chrétienne" et du parti "radical" du sud-ouest (du grand MRP de l'après-guerre, réduit au CDS de Méhaignerie, et du PRG du pharmacien Fabre !) que les notables "centristes" sont de la bonne bourgeoisie provinciale (à Paris vous avez 2 députés centristes dans... le 16e arrondissement !, le plus bourgeois de la capitale), que le pays se déchristianise à une vitesse grand V, que les Français vivent désormais à 90% dans les villes et leurs banlieues, comment croire que le pays soit en train de devenir "centriste" ? On a vu hier Bayrou se faire applaudir... à Saint-Denis, dans le neuf trois !, par des immigrés ou enfants d'immigrés : sonnt-ils devenus "centristes" ? Non, bien sûr. En réalité, Bayrou fait sa laine sur le dos des deux candidats de tête : Sarko fait l'objet d'un rejet dans le pays (y compris dans les banlieues) et Ségolène suscite un scepticisme chez de nombreuses personnes qui ne s'habituent pas à "voir" une femme dans le rôle d'un "président de la république" ! Voilà ce qui explique, à mon avis, l'irruption de Bayrou dans le peloton de tête. C'est grave pour les deux favoris : il leur faut séduire, convaincre, alors que Bayrou, lui, n'a qu'à se laisser porter par la vague. En moins de 40 jours Ségolène et Nicolas vont devoir s'adresser aux électeurs-trices (les femmes vont plus que jamais jouer un rôle probablement décisif) pour retourner une situation qui leur échappe. Pour Ségolène, cela veut dire faire le plein des voix de gauche (comme Jospin en 1995 avec ses 23% au 1er tour), pour Nicolas ratisser le plus large possible dans l'électorat populaire. Ce qu'il a commencé de faire en remettant en cause l'euro (cause de vie chère et de stagnation économique) . Et là, il touche l'électorat qui fait ses courses au marché du coin, ou qui chaque jour va chez le boulanger, et qui en revient convaincu que l'euro est bien un facteur de "vie chère". Le caddy et le porte-monnaie ne trompent pas la ménagère ! Pour Bayrou, incontestablement le plus "européen" de la bande des 4, et qui s'en est vanté lors du referendum ("je suis le seul vrai européen parce que je suis le seul à être partisan d'une fédération !") ce terrain-là est miné ! Les Français n'ont-ils pas voté NON en majorité ? A coup sûr, si Bayrou veut l'emporter, il va devoir là aussi cesser d'être "centriste" !

lundi, mars 12, 2007

communiqué de Gabriel Enkiri, ex-candidat au 1er tour

----- Original Message -----
Sent: Monday, March 12, 2007 9:37 AM
Subject: communiqué de Gabriel Enkiri, ex-candidat au 1er tour

Communiqué de Gabriel Enkiri

Candidat au 1er tour de la Présidentielle

Il y a encore 3 mois le succès d'un candidat partisan d'un « libéralisme économique » débridé, conforté par un alignement sur les positions américaines, se dessinait en France. A mes yeux, seul Jacques Chirac pouvait, en se représentant, écarter cette menace. D'où mon projet de candidature symbolique dans l'attente de la décision du Président de la République. Au cours de ces derniers jours, la situation s'est radicalement transformée. Le duel annoncé par les sondages, opposant Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy, a fait place à un troisième candidat, dont l'ascension spectaculaire confirme le rejet, majoritaire dans le pays, de ce « libéralisme échevelé » que l'un des deux candidats en question a voulu incarner en se rendant à Washington pour y faire ostensiblement acte d'allégeance. Ce danger est désormais écarté. Le retrait de Jacques Chirac rend ainsi possible la reconstruction d'une force politique dominante qui aura pour tâche de faire entrer la France dans le XXIe siècle où elle devra prendre toute sa place en inventant un nouveau « mode de vie » adapté au premier siècle « planétaire » de l'histoire. C'est pourquoi, à dater de ce jour, je redeviens un électeur parmi d'autres, désireux de faire connaître les grands projets qui sont les miens, et que tout un chacun pourra découvrir sur mon blog rebaptisé « les défis de Gabriel Enkiri » http://wwwkerlegan.blogspot.com/

Paris, le 12 mars 2007

dimanche, mars 11, 2007

CHIRAC A "TUÉ" SARKOZY !

En mettant en garde contre les "extrémismes" et le "libéralisme économique" Jacques Chirac, dans son adieu au pays, a littéralement ligoté le candidat Sarkozy, en lui interdisant de "lepéniser" son discours, et de revenir à sa préférence "libérale" affichée initialement. Comment le champion de l'UMP va-t-il pouvoir endiguer la vague "anti-sarko" qui semble se renforcer un peu partout ?
Il y a un mois, je pensais que seul "Chirac" en se représentant était en mesure de faire barrage à Sarkozy. Le paysage politique a bien changé depuis ! Le rejet de Sarkozy est si fort dans l'ensemble de l'électorat qu'il a fait surgir Bayrou, compte tenu que l'opinion sent confusément que Ségolène Royal ne lui résisterait pas et que, d'autre part, la "droite" étant électoralement majoritaire le succès du maire de Neuilly se traduirait fatalement dans les urnes. Il en va tout autrement avec un "centriste" qui peut gonfler sa panse avec des voix de "droite" comme de "gauche" et par là déclencher une vague (irrésistible) de "tout-sauf-sarko". Nous en sommes là : qui de Sarko ou de Ségo affrontera Bayrou au second tour ? Sarko, je l'ai dit, se "chabanise" à une vitesse grand V. Coincé entre Le Pen et Bayrou, le candidat de l'UMP risque de voir son stock de voix se réduire comme une peau de chagrin. Et on voit mal comment il peut dénouer le noeud coulant qui le condamne à l'asphyxie !

samedi, mars 10, 2007

L'ERREUR FATALE DE JACQUES CHIRAC !

Décidément, Jacques Chirac ne comprend pas grand chose à l'Histoire. Sans doute connaît-il mieux celle du Japon que l'histoire de notre pays ! Les "petits juges" l'attendent de pied ferme; ils vont lui "pourrir sa fin de vie". En démissionnant - car il s'agit bien d'une démission- il se dirige tout droit vers le cimetière. Mais peut-être est-il plus malade qu'on ne le dit, plus affaibli, plus diminué ? C'est possible. Je ne vois pas d'autre explication à ce renoncement. Croit-il vraiment qu'à la tête d'un "comité théodule" chargé de la défense de l'environnement (sic) il sera encore en mesure de "paraître" debout ? Il sera déjà couché ! Une fois de plus, il avoue son incompréhension d'une situation pourtant explosive, qui crève les yeux : la France est malade, mais il préfère s'occuper de la "couche d'ozone" ! Il se "hulotise" parce que c'est à la mode. Le chômage qui ronge le pays, la "grande guerre" qui vient, l'immigration de masse qui remet en question l'identité du pays, Jacques Chirac n'a pas de solutions; en cela, il incarne parfaitement l'impuissance du personnel politique largement "énarchisé", loin des préoccupations du citoyen ordinaire. Son "adieu au pays" a le mérite de nous placer devant nos propres responsabilités : cette élection présidentielle sera-t-elle utile (en nous libérant de la dictature de l'UMPS) ou bien va-t-elle consacrer encore une fois une impuissance organique - fatale au bout du compte ? Après JC le renouveau... ou un linceul pour la France ?

vendredi, mars 09, 2007

LE REJET DE SARKOZY !

La fulgurante ascension de Bayrou dans les sondages ne traduit certainement pas une adhésion au centrisme, ni à l'Europe... mais exprime tout simplement un formidable rejet de tout ce qu'incarne Nicolas Sarkozy : le "libéralisme économique", Neuilly et ses milliardaires, la toute-puissance de TF1 et, à n'en pas douter, une animosité à l'encontre des inconditionnels d'Israël. Un récent sondage nous apprend qu'Israël et l'Iran sont les pays les plus "impopulaires" du globe... avec les USA ! Nicolas Sarkozy s'est affiché d'une manière spectaculaire dans ce camp-là, et je l'avais dit "quand Aznar, Blair, Berlusconi, les complices de Bush" se font virer chez eux par des électeurs "en colère", comment imaginer que l'un d'eux puisse se faire élire en France , dans ce pays qui fut le seul quasiment à s'opposer à l'aventure bushiste en Irak"? Le parrainage de Simone Veil achève de couler Sarkozy. Julien Dray a raison : je n'écris pas le "lobby juif" mais le "staff judéo-parisien"(les m'as-tu-vu de la télé) va subir un échec avec celui qu'il croyait avoir déjà propulsé à l'Elysée. Et Bayrou s' attend à recevoir des "coups de barre" bénis à l'eau de Vichy... Mais qu'il se rassure : ces "mauvais coups" le feront encore grimper dans les sondages !

mercredi, mars 07, 2007

UNE FINALE "CENTRISTE" : ROYAL-BAYROU !

Sarkozy, c'est indéniable, est en train de se "chabaniser". On se souvient que le défunt Maire de Bordeaux, candidat du RPR, fut rapidement supplanté par Giscard le "centriste". Le même phénomène est en train de se reproduire, Bayrou le petit Giscard, polarise sur son nom tous ceux qui ne veulent plus de l'Etat-RPR(UMP). Mais alors, mesdames et messieurs, qu'est-ce qu'on va rire : deux "centristes" en finale, Bayrou et Royal tous les deux contraints de redonner vie au clivage gauche-droite ! Comment pourraient-ils, en effet, préconiser, l'un comme l'autre, un gouvernement constitué de ministres de "droite" et de "gauche" ? On va se tordre ! Enfin une élection présidentielle assurément pas comme les autres...

TONNERRE DE BARRE !

Raymond Barre s'est "suicidé" en direct en blasphémant dans un micro ! Quelle mouche l'a piqué ? Il "vendait" son livre avec un journaleux qui a eu la bonne idée de l'interroger sur Papon. "Que pensez-vous de Papon qui fut votre ministre, monsieur Barre ?" La même question pourrait être posée à Giscard, l'ex-président, sans oublier Mme Veil... qui se tait présentement, mais qui sera bien obligée de "l'ouvrir" à l'instar de Bayrou qui s'est empressé de le faire. Comme je l'ai dit plus haut, c'est bien ce dernier qui est visé, lui qui eut pour mentor ce Barre et qui s'en vantait encore récemment, les têtes pensantes et flamboyantes de l'électorat juif ayant choisi ostensiblement le petit Nicolas, "juif" par sa mère, et accessoirement ministre de l'intérieur ! Le "plouc" béarnais va devoir ramer fort pour faire oublier ses parrainages qui sentent trop le "vichy". On l'a observé, pendant 48 heures, les "grands" médias n'avaient pas entendu les barrissements de Monsieur Barre, éructés pourtant sur une antenne qui n'a rien de confidentiel. Mais les "amis" de Sarkozy ont réfléchi : ce Bayrou qui ne cesse de grimper dans les sondages n'est-il pas de la "famille centriste" dont Monsieur Barre est l'un des gourous les plus "prestigieux" ? Et les voici, montant au front, les poches pleines de grenades, balançant leur indignation tous azimuts contre les tenants d'un "pétainisme" rance et honteux.
Il est certain que Barre n'a rien de "populaire", que c'est même un personnage antipathique, plein de morgue et de suffisance, crachant en permanence son mépris du "populo" ignare et vindicatif. On est même tenté de penser "bien fait pour lui" ! Ces "centristes", bourgeois de bonne famille n'ont que ce qu'ils méritent... Mais voilà, Bayrou est désormais le seul qui soit en mesure de faire mordre la poussière au petit Nicolas ! Ça n'est plus seulement un "centriste", c'est l'anti-Sarko, celui qui risque de cristalliser dans le pays un réflexe mortel : "tout sauf Sarko !". Le tonnerre de barre, c'est un maelström inespéré... qui peut l'envoyer par le fond !

lundi, mars 05, 2007

LES ORIGINES DE LA MONDIALISATION (2)

La monarchie française retrouvait avec la proclamation de l'indépendance américaine des potentialités en Europe et dans le monde qu'elle avait perdues en 1763. Son soutien aux "insurgés" américains avait coûté cher à Louis XVI; le roi eut recours aux impôts. On sait que les récoltes de blé notamment furent mauvaises en 1788-89. La crise politique se doubla d'une crise sociale; les paysans rechignaient, et dans les villes la disette s'installa. L'agitation se répandit, alimentée par les "clubs". La bourgeoisie française rêvait d'un "système à l'anglaise", c'est-à-dire d'une monarchie "constitutionnelle", où le roi n'aurait plus été de droit divin mais aurait partagé son pouvoir avec une Assemblée parlementaire. L'Angleterre a-t-elle financé ce mouvement à vocation parlementaire dans le but d'affaiblir la monarchie en France ? Un livre récent, se fondant sur un travail d'archives, nous a appris que pratiquement tous les chefs de la Révolution furent, à un moment ou à un autre, des agents stipendiés de l'Angleterre. Le résultat fut la chute de la monarchie, et Londres s'en serait contenté... si le mouvement n'avait pas engendré un certain Bonaparte ! Il est difficile, en effet, de faire des révolutions "sur mesure". De même, nous avons encouragé la révolution en Iran pour faire tomber le Shah... et nous avons récolté les ayatollahs ! De même, en Russie, l'Angleterre encouragea-t-elle la révolution en 1917 afin que la Russie reste en guerre, le tsar ayant engagé des négociations "secrètes" avec l'Empereur d'Allemagne pour s'en retirer. Et plus près de nous, en Mai 68, le champagne coulait à flots à l'Ambassade d'Angleterre à Paris. Et il est certain qu'une fois de Gaulle (qui lui avait dit NON) parti, Londres put adhérer au "Common Market" (in french : le marché commun).
Le 19e siècle fut celui de la Reine Victoria jusqu'au moment où son petit-fils, Guillaume II couronné Empereur à Berlin, montra le bout de son nez. J'en parle ailleurs, mais il me semble que le cours des événements obéit bien à un "fil rouge" et que ce fil se déroule toujours de... Gaza à Pékin, via Delhi, Kaboul, Téhéran, Bagdad et Damas ! La "mondialisation" s'achève. Sera-t-elle douce pour nos petits-enfants... ou terrifiante ?

LES ORIGINES DE LA MONDIALISATION

J'ai dit précédemment que la "mondialisation" avait commencé à la fin du 19e siècle. En réalité, il faut plutôt en situer le début à la fin du siècle précédent, plus exactement à la fin de la guerre de Sept Ans, qui s'acheva en 1763 par le Traité de Paris. Cette guerre opposa la France à l'Angleterre, et conjointement l'Autriche à la Prusse. Les deux puissances maritimes se disputaient l'Amérique du Nord et l'Inde, tandis que l'Autriche tentait de juguler l'ascension d'une puissance qui menaçait son Empire sur le continent. L'Angleterre avait pris l'initiative de cette guerre en saisissant dans différents ports 300 vaisseaux de commerce français ! Par sa victoire, concrétisée par le Traité de Paris, l'Angleterre devint la première puissance coloniale du monde. Certes, on pourrait remonter jusqu'à Christophe Colomb qui "découvrit l'Amérique" (1492) en recherchant une "route des Indes" - car l'Inde (l'Asie) obsédait l'Europe, peut-être depuis Marco Polo, qui le premier, se rendit jusqu'en Chine. Avant Colomb, les marins portugais et espagnols avaient atteint l'Asie en suivant les côtes de l'Afrique, d'où l'ambition de Colomb d'y aller par un plus court chemin, en se dirigeant tout droit à travers l'Océan. Il crut avoir réussi, d'où l'appellation erronée des habitants du "nouveau continent" : ne serait-il pas temps de réparer cette erreur "idiote", d'autant que l'Amérique fut découverte bien auparavant par les Vikings, et à coup sûr par les populations venues d'Asie que Colomb appela "Indiens" ? (Peut-être pas complètement à tort, puisqu'elles venaient d'Asie !). En tout cas, le monde est assemblé en 1763, à l'issue de la Guerre de Sept Ans, et c'est l'Angleterre qui va "inventer" la mondialisation ! L'accès aux matières premières, l'augmentation de la demande, les communications maritimes vont engender ce qu'on appelle le capitalisme, c'est-à-dire la production industrielle qui va naître tout naturellement en Angleterre, et dans son sillage en Amérique où les colons vont rapidement se rebeller contre la métropole qui exigeait d'eux une contribution à l'amortissement des dettes de la guerre de Sept Ans. Les taxes et les impôts imposés par Londres (1765 : loi du Timbre, 1767 : taxes sur les importations, en particulier sur le thé !) provoquèrent de sanglantes révoltes (Boston 1770, destruction des navires de la Compagnie - britannique - des Indes 1773). La guerre d'Indépendance commença en 1775. La France, qui désirait effacer les désastres de la guerre de Sept Ans, décida en janvier 1778 d'intervenir aux côtés des révolutionnaires américains et réussit à entraîner à sa suite l'Espagne (1779) et les Pays-Bas (1780). La Fayette prenait la tête de l'armée française en Amérique. En 1783, était signé à Versailles le Traité qui reconnaissait l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique. La France prenait sa revanche sur l'Angleterre ! (à suivre).

SARKOZY LE MOINS GAULLISTE DES TROIS !

Etrangement, des trois candidats susceptibles d'être élus, c'est celui qui a obtenu l'investiture de l'UMP qui est... le moins gaulliste ! Somme toute, n'est-ce pas logique ? Sa filiation aux tenants du "liberalisme économique" le plus débridé le conduit inexorablement à tourner le dos à la politique du Général de Gaulle, tant sur le plan intérieur qu'international. J'ai toujours pensé que le Maire de Neuilly ne pouvait être que le "plus à droite" de la droite ! On n'imagine pas, a contrario, le Maire de Saint-Denis ou celui de la Courneuve prôner le "libéralisme économique" ! Le "milieu" social de Neuilly, qui plus est, "protégé" par les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France sinon d'Europe, a généré une candidature idoine, d'autant plus caractéristique que Sarkozy a tout de "l'immigrant venu de l'Est" - même s'il est né en France - fasciné par l'Amérique et ses dollars amassés facilement grâce aux vertus d'un libéralisme sans entraves. Les milliardaires ont enfin trouvé leur candidat, un candidat éligible du fait de l'effondrement des idéologies "socialistes". Selon eux, la France peut maintenant devenir "américaine". Tel est l'objectif de Sarkozy qu'il ne cache d'ailleurs pas. Le barrage, dans ces conditions, et après l'échec du "communisme", ne peut être que social-démocrate ! D'où l'intérêt d'une candidature Royal qui semblait enterrer les caciques du "socialisme dinosaurien", mais le retour des éléphants nous laisse sceptique quant aux possibilités du "royalisme" une fois à l'Elysée : Matignon restera entre leurs mains ! A moins que Ségolène ne se rapproche du "centre" ? Et voici Bayrou, le "centriste" d'origine, dûment patenté, qui fait irruption entre les deux "favoris" ! Peut-il, mieux que Ségolène, ouvrir une fenêtre sur une "social-démocratie" à la française ? Ça n'est pas impossible puisque son éventuelle victoire s'imposerait au détriment de Sarkozy ! En somme, et c'est paradoxal, Royal et Bayrou pour empêcher Sarkozy d'entrer à l'Elysée, doivent se situer dans la lignée du gaullisme "à la de Gaulle" illustré précisément par une "alliance" entre l'Etat et le privé, qui préserva le social tout en propulsant l'esprit d'entreprise. De Gaulle, à sa manière, fut bien un "social-démocrate" : il n'aurait pas pu rester au pouvoir après 1958... s'il avait fait du "sarkozysme" ! Le débat, qui s'ouvre dans la dernière ligne droite de la présidentielle, devrait préciser l'enjeu, et mon petit doigt me dit que Sarkozy devrait... rester maire de Neuilly ! A moins qu'il ait l'intelligence d'inventer - en peu de temps ! - une solution miracle qui apaise les craintes des salariés...

dimanche, mars 04, 2007

A PROPOS DE BARRE ET DE PAPON

Giscard et Barre n'ont jamais digéré leur défaite de 1981. Giscard l'a souvent attribuée au vote sanction de l'électorat juif. Puis, plus récemment, à Chirac qui l'aurait "trahi" en appelant à voter Mitterrand ! Il est certain qu'en ce temps-là - comment ne pas s'en souvenir ! - toute la gauche faisait bloc contre le tandem giscardo-barriste qui l'avait emporté, à la surprise générale, en 1978 du fait de la division PC-PS... En 1981 la "communauté", à l'appel du CRIF, vota comme un seul homme en faveur de Mitterrand, en dépit de la présence de Simone Veil dans le gouvernement. L'opposition "sociale" était forte (le chômage massif) mais deux événements s'étaient produits dans l'intervalle. En 1979, au sommet européen de Venise, Giscard avait fait adopter par les membres de la CE la reconnaissance du "fait palestinien" suscitant une hostilité en Israël , relayée en France par ses partisans qui dénoncèrent les relents "vichystes"de la politique française. En 1980, l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic permit d'enclencher une offensive en règle contre le tandem "maudit". La suite, on la connaît ! Mitterrand, l'homme de la francisque !, fut élu Président de la République ! Et pourtant, les chefs de la "communauté" connaissaient parfaitement le passé vichyste de Mitterrand... Ce qui prouve qu'il s'agissait bien d'un vote sanction. Aujourd'hui Bayrou, l'héritier de Giscard-Barre, en dépit de son européanisme invétéré, reste marqué par sa filiation "vichyste" ! Si jamais Barre annonce qu'il va voter Bayrou, on imagine les dégâts... dans les sondages ! Pour espérer l'emporter, il va lui falloir se démarquer absolument de ces parrainages encombrants. Le "centrisme" en France, prend sa source ... en giscardie, si proche de Vichy ! Et Maurice Papon, ministre de Barre et de Giscard, a été condamné ... pour complicité avec le "génocide" ! Et n'est-ce pas lui qui a commis un autre "génocide" sur les berges de la Seine, en 1961 ? Ciel, deux "génocides" pour un seul homme, mais quel homme ! Un fonctionnaire, un "grand commis de l'Etat", comme dit Barre. Pauvre Bayrou, le voici en bien mauvaise compagnie !

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