vendredi, septembre 14, 2007

LES CENT JOURS DE VILLEPIN

Il a fallu un peu plus de cent jours à Villepin pour se dégager du piège qui lui fut tendu par de gros malins. En réalité, cette affaire a commencé avec les Frégates de Taïwan construites à Lorient, formidable contrat qui donna lieu à une distribution de pots de vin qui fit le bonheur d'un certain nombres d'hommes politiques, et sans doute de partis, petits et grands, voire de groupuscules. Le gouvernement de Taïwan ayant déposé plainte, le juge Van Ruymbeke est chargé d'une enquête. Par la-dessus viennent se greffer d'autres affaires aussi ténébreuses avec des implications au plus haut niveau de l'Etat puisqu'il s'agit d'EADS et d'Airbus, et de Thomson, alors dirigé par Alain Gomez, le grand rival de Jean-Luc Lagardère. Celui-ci, opéré de la hanche à la Clinique du Sport, s'en va en convalescence au Maroc et là, on le retrouve inanimé, dans sa résidence, allongé sur le tapis. Ramené d'urgence à Paris, il meurt à l'hôpital. Son plus proche collaborateur, Jean-Louis Gergorin, est convaincu qu'il a été assassiné par la mafia russe. Aucune autopsie n'a été pratiquée. On comprend pourquoi les juges pataugent, dépassés par les ramifications d'un cocktail explosif qui s'entremêlent à l'initiative de plusieurs "services" agissant pour le compte de plusieurs gouvernements. D'où cette affaire clearstream, qui n'a ni queue ni tête parce qu'elle n'est que superficielle, mais qui pouvait être exploitée à des fins purement électorales. Ce qui fut fait, et il serait illusoire d'en attendre autre chose...
Nicolas Sarkozy s'étant porté partie civile, il contraint Dominique de Villepin à riposter. Et cette fois, entre les deux hommes, il y a la Mairie de Paris ! Sarkozy n'y a certainement pas pensé, estimant Villepin hors jeu pour longtemps. Ne pouvant être candidat lui-même, il lui faut s'allier avec Bertrand Delanoë pour empêcher son adversaire de prendre sa revanche... car seulement quelques centaines de mètres séparent l'Hôtel de Ville de l'Élysée ! Et c'est pourquoi il "soutient" Françoise de Panafieu... qui n'a aucune chance face à Delanoë lequel, réélu, brisera le parti socialiste en deux, la province, derrière la Bretagne "socialiste", refusant de se rallier à un parisien représentant les fameux "bobos" blairisés de la capitale. D'ailleurs, dans quelques jours, les Bretons vont défiler sur les Champs-Élysées et gageons que les grands chefs de la Région, Jean-Yves Le Drian et Jean-Marc Ayrault, ne seront pas au dernier rang.

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