mardi, février 19, 2008

CHAPLIN, LES ROSENBERG, L'APPEL DU 14 FÉVRIER ... ET LA SHOA ! (2)

Dans son film évidemment, Chaplin ne parle pas de Staline ! Pourtant, il avait tout loisir, le pacte Hitler-Staline ayant été signé en août 39, un pacte qui sidéra le monde et déclencha la guerre !, de l'évoquer, son scénario ayant été remanié 36 fois ! Non, figurez-vous, les dictateurs sont Hitler et Mussolini, Staline, lui, est un petit "saint", lui qui a fait fusiller en 36 les "compagnons de Lénine", et tenté de génocider le peuple ukrainien dans le même temps ! Voilà qui nous donne à réfléchir... Mais il y a encore plus fort. A la fin du Dictateur, Chaplin en personne fait un long discours en faveur de la paix, et dénonce l'antisémitisme du régime nazi. Cet hymne à la paix fut, je m'en souviens, assez décrié en 1945. De nombreux critiques de cinéma le jugèrent très peu cinématographique. Néanmoins, ce film avec son discours final prouve que Chaplin était ce qu'on appelle un cinéaste "engagé", et c'est tout à son honneur. Or, que fait-il après la guerre ? En 1946-47, il tourne un film s'inspirant de... Landru, Monsieur Verdoux, que la critique massacra, mais qui - je l'ai revu il y a quelques années - me semble être plutôt un bon film. Naturellement, pas un mot sur la shoa ! Landru-Verdoux se contente d'une cuisinière pour exterminer ses épouses ! Je ne pense pas que Chaplin évoquait là les fours crématoires ! En 1952, il nous donne un film poignant... sur la fin d'un clown qui ne fait plus rire, Limelight (les feux de la rampe), en 1957 (4 ans après la mort de Staline, et un an après le rapport secret de Khrouchtchev qui nous révèle une partie des crimes de Staline - un rapport qui fait trembler le communisme) il nous fabrique un très mauvais film sur... le régime américain, Un Roi à New-York, que les communistes vont naturellement porter aux nues ! Pas un mot sur la shoa !!! Nous sommes pourtant en 1957 ! Et Chaplin, qui n'est pas juif certes, mais qui a magnifiquement dénoncé l'antisémitisme dans son film réalisé en 39-40, nous offre en 1967, un dernier film, complètement raté, disons-le, La Comtesse de Hong Kong qui nous raconte les amours d'une comtesse russe (!) avec un milliardaire américain ! Voilà qui devrait soulever un débat passionnant sur l'aveuglement des élites intellectuelles de l'Occident face au bloc soviétique du camarade Staline. Je précise également que dans la série américaine "Pourquoi nous combattons" vue en 1945, destinée à l'opinion américaine, il n'est guère question des Juifs : ce sont les Japonais et la guerre du Pacifique qui occupent l'écran. (à suivre)

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