vendredi, février 29, 2008

NICOLAS SARKOZY PEUT-IL FINIR COMME PIERRE BÉRÉGOVOY ?(2)

Edith Cresson, alors Premier Ministre, détestait Bérégovoy qu'elle avait surnommé "l'enflure de Bercy". Au ministère des Finances, l'autodidacte rêvait de Matignon, et se voyait succéder à François Mitterrand. Il n'avait pas digéré son éviction, et depuis, à Bercy, il passait son temps à contrer les initiatives de Matignon. Lorsqu'il prit la place d'Edith, on s'en souvient, c'était trop tard. Au lendemain du désastre électoral, tous les pontes du parti socialiste le rendirent responsable de la défaite cuisante. Il se retrouva seul, abandonné. Même Mitterrand, on le sait, évita un jour de lui répondre au téléphone. Je l'ai rencontré à ce moment-là, alors qu'il venait apporter un communiqué à l'AFP, personne ne l'attendait. Je l'ai vu devant l'entrée sur le trottoir, il m'a reconnu. J'ai hésité, il avait perdu de sa superbe, ça n'était plus "l'enflure de Bercy", ni même de Matignon - Ah, tu travailles à l'Agence, m'a-t-il dit, avec un pâle sourire. Il me re-tutoyait, et je l'ai retrouvé sympa. Je ne savais pas quoi lui répondre. J'ai bafouillé, conscient de sa chute vertigineuse, et j'ai fini par dire :" Oui, mais je ne suis pas journaliste, je ne suis qu'un simple employé de rédaction". Il n'a pas eu l'air de comprendre. Et puis, en me donnant un petit coup de coude, il m'a dit, avec un sourire complice :" Alors, Giovannelli, tu as vu, il a été élu... - Oui, mais cette fois, il ne s'est pas représenté, et il a bien fait ! ajoutai-je sans insister. Il ne m'a pas répondu, et je l'ai regardé franchir la porte, son communiqué sous le bras. Le 1er mai, il se tirait une balle dans la tête. Personnellement, je crois à son suicide, sans en être certain évidemment. Mais, entre nous, il était KO debout. Il n'a pas supporté d'être à ce point rejeté par ses "camarades".
Comment ne pas imaginer une fin aussi tragique pour Nicolas Sarkozy ? Au lendemain des municipales, on imagine la curée ! D'autant qu'il nous a dit qu'il était "responsable" et qu'il assumerait ! Moi, je crois qu'il ne supportera pas l'échec, seul entre les murs de son Palais. Sans doute Carlita sera à ses côtés, mais c'est "Cécilia" qu'il appellera. Il lui enverra un SMS "Cécilia, reviens ! Ou..." Et l'on peut espérer que, cette fois, elle ne laissera pas commettre l'irréparable.

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