mardi, mars 18, 2008

SHIMON PÉRÈS NOUS FAIT REVISITER L'HISTOIRE (2)

En 1947, nous étions préoccupés, on le sait, par nos conditions de vie précaires. Et René Rémond les décrit fort bien. Les Français ne s'intéressent pas du tout à la "politique étrangère"; ils sont soumis à des rationnements, il faut reconstruire le pays etc. Aucun homme politique, aucun parti ne fait écho à ce qui se passe dans le monde. Seule la guerre d'Indochine fait problème, et divise. Or, une bataille fait rage à l'échelle internationale. On ne la voit pas, on ne la devine même pas ! Je me souviens très bien de cette année : de la grève Renault, de l'expulsion des ministres communistes du gouvernement par le socialiste Ramadier, de la création un peu plus tard du Rassemblement du Peuple Français par de Gaulle. Or, je l'ai dit, une bataille fait rage en Europe, au Proche-Orient... et à l'ONU, nouvellement créée, qui prend la suite de la SDN, et qui tient ses réunions à New York dans la patinoire de Flushing Meadow ! Nous n'en savons rien ! Et je me demande maintenant, avec le recul, et surtout ce qui a découlé du vote de novembre 1947, si ça n'est pas cela qui a "occupé" cette fameuse année 1947 ! Que nous dit Shimon Pérès ? "Que c'est la France qui fut notre meilleur allié durant cette année cruciale, et en 1948 dans la guerre contre les Arabes ! Nos avions, nos chars étaient français, ou transitaient par la France lorsqu'ils venaient des pays de l'Est !". Dès 1945, Ben Gourion a installé son QG à Paris; les sionistes savent que désormais c'est l'Angleterre qu'il faut expulser de Palestine, et éliminer Churchill à Londres qui "a fait la guerre pour sauver l'Empire britannique" et qui vient de créer la Ligue arabe, englobant le Liban et la Syrie. Cela sera fait en juillet 1945, les travaillistes remplacent les conservateurs. Et Shimon Pérès de raconter à Guy Mollet, Ministre d'Etat en 1947, et secrétaire général de la SFIO (le parti socialiste d'alors) :" J'espère que vous ne ferez pas comme Ernest Bevin (le Ministre des Affaires étrangères britannique) qui nous était favorable dans l'opposition, et lorsqu'il est arrivé au pouvoir avec les autres travaillistes, est devenu "notre pire ennemi" ! Guy Mollet lui répondit :" Je ne serai pas un autre Ernest Bevin. Je suis Guy Mollet !". (à suivre).

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