dimanche, avril 27, 2008

LE PEN, LA BRETAGNE ET SARKOZY (2 fin)

Ainsi le catholique de droite, Pierre Méhaignerie (centriste UMP), a-t-il laissé son fauteuil de Président au catholique de gauche (PS), Jean-Yves Le Drian. Ce qui veut dire que la prochaine bataille présidentielle se jouera au centre, et que le candidat (ou la candidate) va devoir s'allier avec le président de la Région Bretagne. Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force de faire basculer pratiquement toutes les grandes villes de l'Ouest à gauche, alors qu'il avait bien tenu tête à Ségolène Royal en Bretagne dans la présidentielle, en prenant là comme ailleurs un grand nombre de voix à Le Pen - même si celui-ci n'a jamais brillé dans son pays natal, et on a vu pourquoi. Le désir de changement est tel, illustré par le rejet de Sarkozy aux municipales, que c'est bien un candidat du centre qui fera le plein des voix. C'est pourquoi le francilien Bertrand Delanoë, tout naturellement, "sponsorise" la Bretagne en l'aidant à défiler sur les Champs-Élysées. Logiquement, une alliance se dessine entre le Grand Duc de Bretagne (Le Drian) et le Maire du Palais (Delanoë). Les deux hommes pèsent lourd, et ils seront difficilement contournables. En face, Ségolène est la seule à pouvoir proposer une autre alliance au Maire de Paris. La bataille risque d'être sanglante, à moins que l'on assiste à une formidable coalition provinciale contre la capitale, Delanoë présentant en outre un aspect négatif en raison de son homosexualité déclarée ? A droite, cela se jouera également au centre : qui de Bayrou ou de Villepin l'emportera ? Bayrou-le-centriste a un avantage : il est centriste de nature, et ne peut être que centriste ! Pour Villepin-le-gaulliste, ça sera plus difficile. Son atout est d'abord international, il lui faut inscrire son action dans le prolongement de son discours onusien anti-Bush. La crise, avec l'Iran et l'Afghanistan peut le servir; à l'intérieur il lui faudra allier le centre et la droite dans un mouvement anti-atlantiste, faire en somme l'inverse de Sarkozy ! En tout cas, il va lui falloir se "déclarer" rapidement, sinon un autre occupera la place ! Le maire de Vannes, l'ancien ministre François Goulard, devrait l'inciter à se lancer dans la bataille.
Jean-Marie Le Pen a fait son temps. Qu'il s'agisse de sa fille, ou d'un autre, le Front National a intérêt à se fondre dans le grand courant de redressement national que tout annonce. Ce ne sont pas les autres qui viendront nous sortir du trou ! Telle est la leçon (et la morale) de l'Histoire.

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