samedi, mai 31, 2008

ET MAINTENANT VILLEPIN ?

Le duel Royal-Delanoë a le mérite de nous confirmer qu'il ne s'agit plus d'un combat gauche-droite mais d'une opposition entre les "eurocrates" tenants d'une supra-nationalité qui contraint la Nation à se diluer dans un ensemble plus vaste, placé sous la direction d'une Nomenklatura aux ordres du "plus puissant", en l'occurrence l'Oncle Sam, et ceux qui, avec de Gaulle, bataillaient pour une Europe des Nations. Dans les années 60, le clivage n'apparaissait pas très clairement au point qu'aujourd'hui les "sarkozystes" n'hésitent pas à dénoncer l"anti-américanisme" du Général, une sorte de phobie anachronique, selon eux, qu'il importe de remiser au "grenier des vieilleries". Sarkozy lui-même, devant le lobby-que-vous-savez aux States, a avoué, la main sur le coeur qu'il était "le plus Américain des Français"... En réalité, le clivage Europe-États-Unis existait bel et bien, et il s'est encore approfondi. Ce qui saute aux yeux, avec le recul, c'est l'Asie qui fait problème aux USA, depuis la guerre de Corée, suivie de la guerre du Viet-Nam, aujourd'hui la Chine, hier le Japon, avant-hier déjà la Chine à la fin du 19e siècle... Sarkozy qui ne connaît même pas l'histoire de France, ne connaît pas plus celle des États-Unis ! Ceux-ci sont entrés en guerre en 1941 à la suite de l'agression japonaise à Pearl Harbor, et non à la suite de l'occupation de la France en 1940. De Gaulle avait donc raison de vouloir une Europe indépendante parce que, de toute évidence, les intérêts divergent entre l'ancien et le nouveau Continent. D'où sa sortie du commandement de l'OTAN. Et l'on voit bien que les États-Unis tentent d'entraîner l'Europe dans ses aventures en Asie. Sarkozy répond "présent" parce qu'il est politiquement nul. Pour lui, résister aux États-Unis, c'est faire de "l'anti-américanisme" et "ça ne se justifie plus" (sic) ! Visiblement, il n'a pas apprécié le discours de Villepin à l'ONU, et il passe son temps à le gommer, ou à déblatérer sur Chirac "qui n'a rien fait". A tout le moins, il nous a évité la guerre avec l'Irak, et il me semble que ça n'est pas négligeable ! Que restera-t-il de Sarkozy ? Le "service minimum" à la RATP et dans les cantines scolaires ? La fin des 35 heures qui étaient, malgré tout ce que l'on a dit, une avancée sociale ? Sarkozy est déjà en phase terminale. Et à l'UMP, pas seulement du côté de Fillon ou de Copé, on affûte les couteaux. Pourtant seul Villepin, depuis son message onusien, incarne une alternative. Si celui-ci veut exister politiquement, et conserver une chance de succéder à Sarkozy, il ne doit plus attendre. N'a-t-il pas appris auprès de Jacques Chirac que le Maire de Paris possède une longueur d'avance sur tous ses concurrents ?

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