vendredi, mai 09, 2008

KOUCHNER L'ISRAÉLIEN ?

Bernard Kouchner, on le sait, est un adepte de l'interventionnisme "tous azimuts". Même en Birmanie, ravagée par un cyclone, on le sent prêt à partir en campagne, un sac de riz sur le dos, un paquet de grenades en bandoulière. C'est un "médecin de campagne" très particulier. Mais d'où lui vient cette manie interventionniste ? Il me revient alors en mémoire un souvenir très personnel. Certes, Kouchner fut un étudiant "communiste" qui rejoignit la "Ligue communiste révolutionnaire" d'Alain Krivine, au moment de l'expulsion des étudiants du PC dans les années 60. Il créa alors, avec d'autres, le "secours rouge" qui s'agita beaucoup en Mai 68 et après. Tout le prédisposait donc à revenir... vers Israël ! C'est ici que se situe mon "souvenir". Nous avions un ami qui habitait Courbevoie, Charles Kalflèche, militant de la CFDT de l'édition, ancien de chez Larousse. Un très chic type, dévoué, généreux et sincère. On sortait souvent ensemble, avec les anciens de Mai. Malade du coeur, il subit un triple pontage (à l'hôpital Broussais à Paris, dans le 14e arrdt, me dit un ami, et non à l'hôpital américain de Neuilly, comme je le pensais, cet hôpital étant proche de chez lui, et où il s'est rendu à d'autres occasions). Et un jour, sortant d'un séjour à l'hôpital, il me raconta, alors que nous discutions d'Israël sans doute - J'aurais aimé que tu sois là. Figure-toi que j'avais à côté de moi, dans notre chambre de convalescence, la soeur de Bernard Kouchner ! Elle a un grade dans l'armée israélienne. Elle a été blessée pendant la guerre du Kippour, et elle est venue se faire soigner ici. Son frère venait la voir, et la dernière fois, je les ai entendus se disputer. Elle lui reprochait de rester en France - "C'est maintenant que tu dois venir en Israël, c'est notre pays, et il est menacé, comme jamais". Il s'est défendu en lui disant "qu'il considérait Israël comme son pays, qu'il y était attaché autant qu'elle, mais qu'il avait compris que c'est en restant en France qu'il le servirait le mieux". Un détail ? me dira-t-on, des propos échangés avec une petite soeur blessée, qui avait risqué sa vie, et qui ne comprenait pas pourquoi son frangin restait "à l'abri", loin de "leur" pays qui avait tant besoin d'être défendu, les armes à la main ? Mon ami, Charles Kalflèche, en était tout chamboulé :" C'est vrai, me dit-il, c'est bien Israël leur pays..."
Peut-on y voir là une explication à cette manie interventionniste qui caractérise le "discours généreux" de Bernard Kouchner ? Se doute-t-il qu'un jour il faudra aller défendre Israël, et qu'il faudra y entraîner la France ? Est-ce cela qui le faisait "rêver" du Quai d'Orsay ? En tout cas, avec Nicolas Sarkozy, il est bien sur la même longueur d'ondes...
Ps - J'ai rectifié ce papier, en essayant d'être le plus précis possible, après en avoir discuté avec un ami qui a très bien connu, lui aussi, Charles Kalflèche. Je suis sûr que celui-ci n'a pas fantasmé, mais comme à l'époque, B. Kouchner n'était pas ministre, je n'ai pas insisté, ni lui d'ailleurs. J'ajoute que Charles Kalflèche n'était nullement "antisémite", et qu'il a, durant la guerre, protégé un jeune juif en l'hébergeant chez lui...

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