samedi, juin 20, 2009

L'IRAN COMME LA CHINE ?

Le "guide suprême", Ali Khamenei, a donc publiquement apporté son soutien à Ahmadinejad, dont l'élection est contestée par l'opposition. Il faut croire que le régime se sent menacé plus encore qu'on ne l'imaginait. L'engagement de la jeunesse, avec les citadins, donne des sueurs froides aux dirigeants du régime. Ici, la comparaison s'impose avec la situation en Chine. Les chefs du parti unique, pour se maintenir au pouvoir, n'ont plus qu'une solution : la répression ! Ce qui est frappant, c'est que les mêmes causes produisent partout les mêmes effets : les étudiants, de plus en plus nombreux, y compris ceux d'origine populaire qui ont accès aux Universités, aspirent à vivre autrement. Déjà, souvenez-vous, la télévision joua un grand rôle dans la chute des régimes totalitaires de la galaxie soviétique, et d'abord en Allemagne de l'Est où les gens regardaient les télévisions occidentales. Aucun régime, surtout pas ceux qui ne dispensent que la misère ou la pénurie, ne peut tenir longtemps face aux images de la prospérité occidentale. Aujourd'hui, il y a plus fort que la télévision : internet ! A l'image est venue s'ajouter la communication instantanée entre tous, et pour tous ! Les censures sont battues en brèche par la révolution informatique, et l'on se demandait comment des régimes anti-démocratiques allaient pouvoir résister contre des masses populaires de mieux en mieux informées, et capables de se mobiliser en se rassemblant sur un simple appel lancé par un quidam (la plupart du temps un jeune) et immédiatement lu par des milliers d'autres quidams ! La Chine et l'Iran, aux prises avec la même revendication démocratique interne ne savent pas comment faire pour "tenir" contre une opinion qui communique désormais "horizontalement" - par-delà les frontières. Sans doute les Chinois, tellement liés aux Américains par l'intérêt économique, sont-ils plus en mesure de se "défendre". Il n'en va pas de même en Iran qui se retrouve au coeur d'une négociation internationale initiée autour du problème israélo-arabe et où l'islam, chiite et sunnite, est directement concerné par le récent discours de Barack OBAMA au Caire. A la différence de la Chine, qui peut "ignorer" le monde, l'Iran est attendu sur la scène proche-orientale, et d'abord par le peuple palestinien dont le sort est suspendu à une négociation que le nouveau Président des États-Unis a entrepris de relancer avec tous les pays impliqués, sans exception. En s'engageant dans une répression sanglante, le pouvoir, en Iran, rendrait quasiment impossible le démarrage de cette négociation. Netanyahu serait le seul à s'en réjouir, lui qui vient, avec son acolyte Lieberman, de dire NON à Barack Obama. Mais l'Iran n'a aucun intérêt à s'exclure de l'offensive diplomatique en cours : il a trop à y gagner !

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