jeudi, juillet 16, 2009

HOMMAGE A YVES PÉRÈS (1)

Cette fois, ça y est, j'ai revu Yves Pérès, mon professeur de français, soixante ans après l'avoir quitté, en 1949 ! Je recherchais ce dimanche Radio Morbihan plus, une radio sur internet de mon ami Philippe Terpeau, hébergée par les Associations de Kerfléau à Caudan. Je n'ai pas insisté, c'était dimanche, et soudain, je me suis retrouvé devant la Résidence Anne de Bretagne; je savais qu'Yves Pérès était là ! Depuis des années, depuis toujours, je pensais à lui ! Je l'avais abandonné, jeune homme, de belle prestance, sans doute le plus intelligent des professeurs du Lycée Dupuy-de-Lôme. En tout cas, il m'avait donné le goût de la lecture et de l'écriture. Lorsque, à mon tour, je me suis mis à écrire, puis à publier des livres, je me disais "C'est à Yves Pérès que je le dois". Plus tard, j'ai appris que ce poète avait traduit un ouvrage du poète anglais C. Day Lewis, une initiation à la poésie, préfacée par Jean Cocteau ! Nous nous étions quittés sans dire un mot, en 1949... Quelques années après, il m'a semblé l'apercevoir en gare Montparnasse, sur le quai, montant dans le train pour regagner la Bretagne, Lorient cette ville que j'avais connue rasée, désolante, avec son lycée en baraques, rentré de Guémené. Mais n'est-ce pas un rêve ? Comment savoir ? Je ne le saurai jamais. En tout cas, là, à Caudan, ce dimanche, j'ai demandé "Yves Pérès est-il toujours chez vous ?" La responsable à l'accueil m'a répondu :" Bien sûr ! Monsieur Pérès est toujours parmi nous, mais il est inconscient, allongé sur son lit, on a bien cru qu'on allait le perdre récemment... - Quel âge a-t-il ? Elle a consulté son cahier : 88 ans, m'a-t-elle répondu. Il avait donc 28 ans en 1949 ! - Croyez-vous que je puisse le voir ? - Je vais vous faire accompagner par l'infirmière qui s'occupe de lui. Lorsque je suis entré dans sa chambre, et que je l'ai aperçu, vieillard décharné dans son lit, en fin de vie, les larmes me sont venues aux yeux. Approchez-vous m'a dit l'infirmière, mettez-vous de ce côté, il va peut-être vous reconnaître... (à suivre)

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