lundi, septembre 07, 2009

THIERRY HENRY ET LOIC FERY : DES SYMPTÔMES QUI ACCUSENT (1)

Dans le Monde (du 4/9/2009), Annie Kahn a écrit un billet "assassin" sur le rachat du FC Lorient par un "as de la finance" (dixit Alain Le Roch, l'ancien patron du club). On apprend ce jour que Thierry Henry ne l'a pas envoyé dire à Raymond Domenech, l'entraîneur de l'équipe de France, et ce à la veille du match contre la Roumanie :" On s'ennuie, on ne sait pas pourquoi on joue, on n'a pas d'identité, etc. etc." Abasourdi, le malheureux Domenech ne s'en est pas encore remis. Il est certain qu'il sera balancé, comme un vulgaire Sarkozy, si jamais la France ne se qualifie pas pour la Coupe du Monde. (Avec un tel moral, l'élimination est assurée). Mais Annie Kahn pose une bonne question :" Sur les zincs de France et de Navarre, le débat agite les esprits. Si les stars du football gagnent des sommes colossales, pourquoi en serait-il autrement pour les traders, vedettes des marchés ? Pourquoi la rémunération d'un Zidane fait-elle rêver alors que celle d'un financier exaspère ?"
Curieusement, la presse locale a passé sous silence cette réflexion pourtant pertinente. Est-ce parce qu'en Bretagne, la "relation à l'argent" a toujours fait problème ? Qu'on y retrouve là, notre aversion pour la "richesse", toujours mal acquise, d'après notre religion enseignée depuis des siècles, aversion renforcée par le communisme-socialisme du 19e siècle, lui-même issu, à n'en pas douter... d'un rejet de l'Église accusée d'hypocrisie ! (une sorte de JC dénonçant les marchands du Temple, ce qui expliquerait l'adhésion de tant de "chrétiens" au PC ou au PS !). Que Loïc Fery ait pu "acheter" le FCL à Lorient, en pays "rouge" ou "rose", a de quoi surprendre. Cela en dit long sur le changement des mentalités, y compris en Basse Bretagne ! Mais revenons à l'excellent papier d'Annie Kahn :" Loïc Fery ne se pose pas la question. Les deux univers (celui des stars du football et celui des traders, vedettes des marchés) le passionnent. Depuis le 10 août, ce dirigeant fondateur du groupe financier londonien, Chenavari, réunissant une société de gestion et une société de courtage, préside aussi le FC Lorient, club de football de Ligue 1, dont il a acquis 75% du capital. Le montant payé, confidentiel, pourrait avoisiner les 15 millions d'euros.
"Fort bien", diront les supporteurs qui verront d'un bon oeil cette manne bénéficier à leur club. "En revanche ( toujours selon Annie Kahn), sur des forums spécialisés, le sujet irrite. Car avant de créer Chenavari, M. Féry était le responsable de l'activité crédit de Calyon (fusion du Crédit Agricole et du Crédit Lyonnais) au niveau mondial. C'est sous son règne que la banque aurait pris d'importantes positions sur ces marchés, et en particulier sur les subprimes, à l'origine de lourdes pertes pour l'établissement, et par voie de conséquence, de plusieurs centaines de suppressions d'emplois". (à suivre).

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