lundi, septembre 07, 2009

THIERRY HENRY ET LOIC FERY : DES SYMPTÔMES QUI ACCUSENT (2)

"Cet investissement dans le football met en évidence le fait que les dégâts ne sont donc pas les mêmes pour tous", poursuit Annie Kahn. "Et il pourrait donner des arguments à ceux qui jugent qu'il ne peut y avoir de bonus sans malus. M. Féry s'insurge contre une telle interprétation. Car, d'une part, il avait quitté la banque en 2008, quand la crise est arrivée. Il avait en effet été licencié, fin 2007, après qu'un trader de la salle new-yorkaise de la banque eut provoqué une perte de 250 millions d'euros. Il ne se sent donc pas responsable de ce qui est arrivé par la suite. D'autre part, ce ne sont pas ses bonus, mais l'argent qu'il a gagné en tant qu'entrepreneur, en créant des sociétés, qui lui ont permis d'acheter le club, affirme-t-il.
"Il ne s'attend pas à ce que cette aventure soit aussi rentable que ses autres investissements" a-t-il confié à Annie Kahn. Ses motivations ne sont pas financières : "j'ai fait beaucoup de sport; je suis marié à une joueuse de tennis de haut niveau. C'est un projet de vie" explique-t-il. Il a bien étudié le dossier, "pour minimiser le risque de perdre de l'argent. Ce n'est pas une danseuse" assure-t-il. Il veut mettre son expérience d'entrepreneur au service du club. "Les traders et les footballeurs ont des points communs. Leur niveau d'éducation diverge mais il s'agit, dans les deux cas, de jeunes - entre 20 et 30 ans-, ayant un ego important, d'individus conscients de leur force, mais moins de leurs faiblesses", explique-t-il.
Ainsi se termine l'excellent papier d'Annie Kahn. Il mériterait un (large) débat. On ne peut que souhaiter à Loic Fery qu'il réussisse dans son "entreprise" à Lorient. Toutefois, il nous faut souligner qu'il n'est pas originaire de la région, et qu'il semble, comme il le dit lui-même, avoir examiné la proposition d'Alain Roch comme il le fait "as usual" : est-ce une bonne ou une mauvaise affaire ? On en conclut qu'il s'agit d'une "bonne affaire" : tant mieux pour le FCL et Lorient ! Cet "as de la finance" ne peut pas se tromper, non ? Il a appris à évaluer, et à investir. De nos jours, les financiers inspirent une grande confiance, n'est-ce pas ?
J'en reviens à Thierry Henry et à ses camarades, qui sont archi-payés, par des clubs milliardaires, et qui ne savent plus "pourquoi ils jouent" lorsqu'ils revêtent le maillot de l'équipe nationale. Raymond Domenech en est tout surpris : il croyait que le simple fait d'être sélectionné en équipe de France donnait un "sens" et une "identité " au joueur retenu pour représenter son pays. Moi, je me demande si ça n'est pas plutôt le "compte en banque" qui motive les joueurs à taper dans le ballon, et à courir sur un terrain de football. Loïc Fery, cet "as de la finance", ne me démentira pas... L'identité ? Quelle identité ? (fin)

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