samedi, mai 28, 2011

YVES PÉRÈS NOUS A DIT ADIEU

Ce matin, en me rendant au lycée Dupuy-de-Lôme regarder les photos de classe exposées par l'équipe des anciens, Philippe Nineven, le responsable de cette recherche historique sur le lycée, m'apprend qu'Yves Pérès, notre ancien prof de français-latin, est mort la veille ! J'en suis abasourdi, et consterné. C'est dans Ouest-France de ce matin, me dit-il, et il me montre le faire-part qu'il a soigneusement découpé. Décédé à quatre-vingt dix ans ! En juillet dernier, je l'avais revu pour la première fois... depuis plus de soixante ans ! M'avait-il reconnu ? Oui ! m'avait-il crié sur son lit de mort, car j'ai pressenti qu'il était en fin de vie, et que peut-être je ne le reverrais plus jamais... Sa soeur, retraitée depuis peu elle aussi à Caudan dans la maison de retraite "Anne de Bretagne", m'a dit "mon pauvre frère souffre".
En arrivant ce matin au lycée, où de nombreux anciens se pressaient devant les photos (où j'ai le plaisir de figurer deux fois) j'ai donc fait la connaissance de P. Nineven. J'avais à la main mon livre "Et si l'Italie était la solution ?"que je voulais lui remettre. C'était mon dernier exemplaire ! Un ouvrage que j'ai dédié à trois de mes "maitres" : Monsieur Michel, l'extraordinaire instituteur de la Vieille Ville à Hennebont, qui m'a appris à lire et à écrire, une école rebaptisée Jean Macé, au Guiriel, et que fréquente aujourd'hui mon petit-fils Tom, Yves Pérès, excellent prof de français au lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient, qui, lui, m'a donné le goût de l'écriture, et qui était, je l'ai découvert récemment, lui-même auteur de plusieurs recueils de poésie, et que mon ami Olivier Furon, à Hennebont, publiera peut-être dans son prochain Florilège des poètes de langue française, enfin troisième personnage d'exception figurant dans la dédicace de mon ouvrage, que d'aucuns qualifient également d'exceptionnel (en raison de l'analyse originale qu'il propose des événements qui jalonnèrent et ensanglantèrent les deux derniers siècles) Jean de Miribel, que j'ai connu au temps de mes années ouvrières de la SNECMA, derrière le Boulevard Kellermann à Paris, dans cet arrondissement jadis prolétarien que Jean, prêtre-ouvrier de la Mission de France, a abandonné au début des années pour porter secours à ceux de l'autre monde, que l'on appelait alors tiers-monde, et qui est devenu le premier depuis que la Chine et l'Inde, ces mastodontes assoupis, se sont réveillés - après le Japon ! Grâce à Jean, j'ai fait la connaissance de sa cousine, Elisabeth "celle qui tapa à Londres le fameux Appel du 18 juin sur une vieille machine à écrire" et qu'un certain Général lança à la radio tandis que d'autres, à Vichy, jugeaient bon de renoncer... Ainsi Yves Pérès se retrouve-t-il en bonne compagnie, entre l'Instituteur émérite, militant pour le bon usage de notre langue, et le militant de la solidarité sans frontières, n'excluant personne, ni aucun peuple.
J'irai donc ce lundi à Guémené/sur/Scorff me recueillir, avec d'autres, sur la tombe d'Yves Pérès, ce professeur émérite du Lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient.

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