lundi, décembre 05, 2011

HENNEBONT-PARIS 2e PARTIE (1)

J'ai donc fait mon stage de formation professionnelle accélérée à Issy-les-Moulineaux, et c'est Georges Marchais, alors secrétaire de la Fédération de la métallurgie de la Seine qui m'a remis ma première carte syndicale de la CGT ! Six mois plus tard, j'entrais à la SNECMA (comme fraiseur) dans le vaste hall du rez-de-chaussée de l'usine face au vieux stade Charléty. Le directeur de l'atelier, un "sous-marin" du parti, me fit la leçon :" Tu fais ton travail, surtout tu ne quittes pas ta machine, tu ne milites pas ! On verra ça dans quelques mois...". Je travaillais en équipe (matin/soir). J'habitais alors dans une pièce située dans une arrière-cour, rue de Tocqueville, dans le 17e arrdt, un quartier bourgeois de la capitale. J'eus ainsi la chance d'appartenir à deux cellules, celle de l'usine et celle du quartier, complètement différentes l'une de l'autre ! J'avais sous les yeux "deux" partis, et c'est sans doute cela qui m'a aidé à "piger" vite, je veux dire à découvrir la véritable identité du parti communiste français... 
Je dois préciser que, sous l'Occupation, à Hennebont, nous avions été dénoncés par une lettre anonyme évidemment... comme "juifs " ! (Je l'ai appris il y a peu, par mon frère). Je me souviens de la visite des gendarmes à la maison, et l'affolement de ma mère qui s'était empressée de rassembler tous les "documents" qu'elle jugeait compromettants, de simples lettres échangées par mon père avec des clients, dont certains étaient juifs, et qu'elle confia à notre voisine et amie, Mlle Iziquel... Je rappelle cette anecdote pour souligner que j'ignorais ce que c'était qu'un "juif"  ! En Bretagne, il y en a très peu, et la personne à l'origine de la dénonciation ne le savait pas non plus, puisque que, connaissant ma mère et ma grand-mère, il savait très bien qu'elles étaient bretonnes ! Mais le nom sans doute de mon père lui avait donné quelque idée à ce sujet  (dans quel but ? Nous ne le saurons sans doute jamais). Mon frère m'a alors raconté, bien plus tard, qu'il s'était rendu à la Mairie, et que là, on lui avait dit de ne pas s'inquiéter, car ils savaient très bien que notre père n'était pas juif ! Il était venu, en effet, à Hennebont, plusieurs fois, avec sa jeune femme, et bien des gens se souvenaient de lui... J'imagine qu'ils avaient dû les voir le dimanche à la messe ! (En bon maronite, il "pratiquait", et je pense qu'il tenait à répondre à la curiosité des gens du coin qui devaient se poser des question sur cet "estranger", en leur montrant qu'il était aussi "catholique" qu'eux !). (à suivre)

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