dimanche, décembre 04, 2011

HENNEBONT, UNE SURVIVANCE "COMMUNISTE" EN BRETAGNE ! (5)

En effet, comme nul ne l'ignore, le "génial" camarade Staline a pris congé de nous début mars 1953. Le 5 au matin, ou dans la nuit, mais sa mort n'a été annoncée que le 7 ou le 8. Rétrospectivement, ce fut comique. L'Humanité, l'organe du Comité Central du Parti annonça d'abord à la UNE du journal :"Staline est gravement malade" puis, le lendemain, "Staline est mourant", enfin "Staline est mort" ! Le choc fut immense chez les "communistes". Moi qui venais d'adhérer (mentalement) comme les autres, je ressentis une peine incommensurable. Le Président de la République Vincent Auriol annonça que tous les drapeaux devaient être mis en berne en Allemagne le jour des funérailles à Moscou ! Or, notre commandant, un colonel (du nom de Colombani, je crois), qui rentrait d'Indochine répliqua "qu'il ne mettrait jamais les drapeaux en berne pour un homme qui faisait assassiner nos soldats en Indochine !". Le matin des funérailles, rassemblés devant la levée du drapeau, en sa présence, je regardai, avec accablement et indignation, le préposé à la levée, hisser le drapeau jusqu'au sommet du mât, le colonel, nous défiant du regard, un méchant sourire aux lèvres ! Sans doute nous prenait-il pour des viets prêts à bondir sur ses valeureux soldats ! A peine rentré à la caserne, je décroche le téléphone et appelle le Général commandant la Place d'armes, à Neustadt :" Mon Général, ici le caporal-chef (et naturellement je lui donne mon nom !) je tiens à vous signaler que le Colonel Colombani a refusé de mettre ce matin le drapeau en berne à l'occasion des funérailles du maréchal Staline ! C'est pourtant un ordre du Président de la République : il s'agit d'un acte d'insubordination grave ! Un silence me répond, le général semble interloqué. "Ah bon ! fait-il au bout d'un moment. Je vais voir... Quel est votre nom, dites-vous ?" (à suivre)

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